L’Institut Hiroshima Nagasaki travaille etoitement avec l’AFCDRP (Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix ( www.afcdrp.com).
Il assure le lien avec le reseau Mayors for peace (Maires pour la Paix) dont le president est le maire d’Hiroshima.
DVD " L’Oiseau Bonheur" Pour la culture de la paix
Film d’animation et DVD diffusés en France par les films du Paradoxe
Courriel: films.paradoxe@wanadoo.fr
Tét.: 01 46 49 33 33
www.filmsduparadoxe.com
GENBAKU NO KO NO ZO
“Monument dédié aux enfants victimes des bombes atomiques”.
Dans le parc de la paix d’Hiroshima
Samedi 17 mars 2012 à 19h
A la maison du Japon Cité Universitaire de Paris
7, Boulevard Jourdan 75014 Paris
Participation 5euros
Réservation : Association Tradescantia tradescantia17@yahoo.com
Ce documentaire, devenu populaire au Japon suite à la catastrophe de Fukushima, aborde l’indépendance énergétique en Suède et au Japon : A Iwaishima, petite Île du Sud-Est du Japon, les habitants ont passés les 28 dernières années à s’opposer à la construction d’une centrale nucléaire. Entre temps, la Suède a renoncé à l’énergie issue du pétrole et du nucléaire, et poursuit l’utilisation des énergies renouvelables.
L’Institut Hiroshima Nagasaki (IHN) a été crée par Mme. Miho Cibot – Shimma en 1982*.
Il s’est assigné pour mission d’informer les citoyens et de les inviter à prendre résolument leur destin en main, en contribuant chacun à sa manière, à l’émergence d’une " Culture de la Paix". Son travail prend place dans la ‘‘décennie internationale 2001-2010 pour la non violence et la culture de la paix au profit des enfants’’ décidée par lONU et mise en œuvre par l’UNESCO.
Le travail accompli comporte des aspects humanitaires d’une nature originale : donner la parole à ceux qui ont réellement vécu l’explosion nucléaire.
L’ I.H.N. coopère régulièrement avec les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, leur Fondation pour une Culture de la Paix, le réseau ‘‘Mayors for Peace’’ (Maires pour la paix - Conférence des Maires pour la paix à travers la solidarité inter-cités), l’ AFCDRP (Association Française de Communes, Départements, et Régions pour la Paix - branche française de Mayors for Peace) et avec “Hidankio”, Confédération nation des victimes de bombes atomiques (y compris les essaies nucléaires).
Il crée et propose des documents sur les effets de l’arme nucléaire.
Il contribue à construire un monde en paix sans armes nucléaires car ces armes sont dangereuses (contamination radioactive à long terme) pour l’avenir du monde vivant, pour notre sécurité et pour notre santé.
Contact:
Institut Hiroshima Nagasaki (IHN)
BP 108
92244 Malakoff Cedex
France Courriel: hiroshima@ihn-france.org
*Forme associative - Loi 1901.
Nous vous remercions de nous envoyer des dons
Chèques à l’ordre de:
Institut Hiroshima Nagasaki
B.P. 108
92244 Malakoff Cedex
Courriel : hiroshima@ihn-france.org
Nom……………………………………Prénom………………………………………………
Adresse…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Code postal:……………………………………………………………………………………
Tel.:………………………… Fax:………………………… Courriel:……………………………
……………………………………………………………………………………………………
Signature
*L’Institut Hiroshima Nagasaki a un statut associatif (Loi 1901). Ses activités sont limitées à son objet: Hiroshima et Nagasaki. Ses animateurs sont spécialistes de ces questions.
Toute matière est composée de particules infinitésimales appelées atomes qui mesurent un cent millionième de centimètre. Au cœur de chaque atome, des protons et des neutrons sont liés par des mésons forment le noyau. Quand un noyau se casse et se reforme, des particules s’en échappent à la vitesse de la lumière produisant de grandes quantités d’énergie.
Les armes nucléaires utilisent cette puissance formidable des atomes. Un simple gramme de matière transformée en énergie est à l’origine des catastrophes d’Hiroshima et de Nagasaki.
Les bombes nucléaires se présentent sous différentes formes : les bombes A, les bombes H ou à hydrogène et les bombes à neutrons.
Il y a deux types de bombes A : les bombes à uranium qui sont du type de celles d’Hiroshima et les bombes à plutonium du type de celle de Nagasaki.
Hiroshima Nagasaki
Date/heure
de l’explosion 6 août 1945
8 heures 15 mn 9 août 1945
11 heures 02 mn
Type de bombe Uranium Plutonium
Nom donné aux bombes par les USA Little boy (petit garçon) Fat man (gros bonhomme)
Puissances 15 kilotonnes 22 Kt
Population environ 450,000 habitants environ 270,000 habitants
Nombre de morts jusqu’en décembre 1945 140 mille ± 10000 70 mille ± 10000
Nombre de morts jusqu’en octobre 1950 environ 200 mille Environ 140 mille
Tableau 1 : Les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki.
Source : La guerre nucléaire et la terre par le Pr. ANZAI Ikuro
Sachant qu’un gramme du TNT ordinaire utilisé pour la dynamite donne une énergie d’une kilocalorie, un gramme d’uranium soumis à la fission nucléaire produit deux millions de kilo calories. Une bombe à uranium contient à peu près dix kilos de ce matériau, ce qui équivaut à 20 mille tonnes de TNT. Ceci se traduit, pour des bombes de vingt kilotonnes, par une puissance de destruction jamais atteinte auparavant.
Les températures et pressions élevées engendrées par une bombe atomique peuvent être utilisées pour la fusion de l’hydrogène lourd dans la bombe H. La puissance d’une bombe à hydrogène est à peu près mille fois plus grande que celle d’une bombe A. On a appelé mégatonne la nouvelle unité représentant mille kilotonnes d’équivalent TNT.
La bombe H américaine testée sur l’atoll de Bikini en 1954 avait 17 mégatonnes de puissance explosive. Une seule bombe H a une capacité destructive six fois plus grande que toutes les bombes “classiques” larguées durant la seconde guerre mondiale.
" En un instant une bombe atomique a réduit Hiroshima et Nagasaki en des villes dévastées par la mort. Il y avait des tas et des tas de cadavres partout où l’œil se posait. La peau des victimes était brûlée au rouge et cloquait. Il y avait des corps dont les yeux et les intestins étaient sortis. Il y avait des trains complets de corps carbonisés, il y avait des files de gens errant désespérément, les cheveux tout hérissés sur la tête et la peau pelée, pendant en lambeaux, sur tout le corps.
Des victimes furent brûlées vives, prisonnières des décombres. Cette vision abominable était tellement inhumaine, apocalyptique, qu’elle en dépassait l’entendement".
Extrait des “Exigences fondamentales des victimes de la Bombe atomique”, Confédération japonaise des victimes des bombes A et H (HIDANKYO).
De toute l’énergie produite par une bombe atomique, 50% alimentent le souffle de l’explosion, 35% le rayonnement thermique et les 15 % restant se transforment en radiations nucléaires.
Chacune de ces formes d’énergie provoque des dommages d’une violence inouïe à tout ce qui existe sur terre.
Au moment où la bombe à uranium explose, apparaît une boule de feu dont la température s’élève à plusieurs millions de degrés centigrades. Une seconde plus tard son diamètre atteint 300 mètres et à sa surface, la température rejoint celle du soleil : 5 000 degrés. Sous une telle boule de feu, les tuiles des toitures fondent (la Terre cuite des tuiles fond, se vitrifie) et toutes formes de vie humaine, animale et végétales disparaissent instantanément. La peau même de personnes très éloignées de l’explosion est brûlée et les maisons s’enflamment comme des torches à l’approche d’une allumette.
Une explosion soudaine crée une onde de choc d’une pression s’élevant à des dizaines de milliers de fois la pression atmosphérique. Les ondes de choc créent d’énormes souffles qui dévastent tout ce qui se trouve sur leur chemin.
A une distance de 1,3 Km de l’épicentre, la vitesse du vent atteint 120 mètres par secondes, une puissance 9 fois plus grande que celle d’un typhon ou d’un ouragan. Non seulement les gens et les maisons sont balayés par ce souffle mais les structures en béton renforcé plient aussi.
Alpha, bêta, neutrons, et rayons X sont les rayonnements les plus connus de la radioactivité. Aucun de ces rayonnements n’est visible ou détectable à l’odorat ou au goût. La radioactivité existe dans la nature et l’exposition à de grandes doses de radioactivité détruit les organes et les tissus des hommes et des animaux, ou affecte leur cycle de croissance naturelle. Certains types de matières sont radioactifs ce qui signifie qu’ils peuvent émettre des radiations.
Le “Rad” est l’unité utilisée pour mesurer l’intensité de la radioactivité. La moitié des victimes exposées à 400 rads meurent. La plupart de celles recevant environ 700 rads, sont condamnées à mourir en moins d’un mois. Les personnes directement exposées à de grandes quantités de radiations des bombes atomiques meurent dans des souffrances d’écorchées vifs. Leur état de santé se dégrade rapidement : pertes soudaine de toutes leurs forces, diarrhées, fièvres, chutes de cheveux, vomissements sévères et septicémies. Leur mort n’est que la fin de leurs tourments.
Le sable et la terre restent contaminés très longtemps par ces radiations. Les poussières projetées dans l’atmosphère par l’explosion, contiennent de grandes charges de radiations qui plus tard retombent sur les êtres humains et sur toute autre forme de vie. Ce sont les “cendres mortelles” (retombées radioactives) et la “pluie noire”.
Tôt où tard les survivants des radiations nocives vont peu à peu se sentir fatigués et perdre de façon manifeste leurs cheveux. D’autres symptômes surviennent comme des saignements du palais ou des taches cramoisies sur la peau. Des brûlures graves se transforment en “chéloïdes”. Et finalement la cataracte de la bombe atomique, la leucémie et d’autres formes de cancer apparaissent. Les victimes souffrent de ces maladies jusqu’à leur mort quelques mois ou années plus tard.
Les radiations attaquent particulièrement les cellules et les tissus jeunes. Les armes nucléaires qui tourmentent les enfants jusqu’à provoquer leur mort prématurée sont vraiment des armes de génocide.
Quelques données relatives aux arsenaux nucléaires
PAYS
Nbre. de têtes nucléaires stockées :
(démantelées)
Production totale depuis 1945
Nbre d’essais connus
USA
10500
(6200)
70000
(1945-1992)
942
ex URSS
15000
(17000)
55000
(1949-1992)
715
Royaume Uni
200
835
(1952-1992)
44
France
525
1110
(1960-1992)
210
Chine
435
600
(1964-1992)
38
TOTAL
26660
(23200)
127545
1949
Tableau 2 : Armes et essais nucléaires dans le monde.
Source : USA Bulletin of atomic Scientists – Décembre 1993
Depuis cette date, le nombre d’armes atomiques a diminué, mais de nouveaux pays comme l’Inde et Pakistan ont accédé à cette technologie.
Le nombre des essais est d’une grande importance pour chacun de nous car ils ont éparpillé des isotopes radioactifs sur des régions immenses de notre planète.
Le 16 juillet 1945, l’Amérique a fait exploser une première bombe nucléaire ultra-secrète à Alamogordo au Nouveau Mexique. Le télégramme rapportant le succès de l’opération fut transmis par message codé spécial au Président des USA, H. Truman qui participait alors aux discussions précédant les accords de Potsdam. Ce message très spécial disait : “le bébé est né”.
C’est en 1938 que les scientifiques allemands ont découvert la fission nucléaire de l’uranium. L’année suivante, des chercheurs allemands qui demandaient l’asile politique pour fuir le nazisme de Hitler, se retrouvaient ensemble aux Etats-Unis. Parmi eux, le physicien Albert Einstein. Ils envoyèrent une lettre au Président Roosevelt lui conseillant de développer les recherches pour la Bombe atomique. Ils redoutaient les conséquences d’une fabrication et d’une utilisation par les Nazis. Le projet ultra secret appelé “Manhattan” commença en 1942 dans le but de produire la bombe atomique.
L’Allemagne nazie capitula en mai 1945. La capitulation du Japon, l’allié de l’Allemagne était proche. L’Union Soviétique projetait de lui déclarer la guerre le 8 août. Les Etats-Unis voulaient remporter une grande victoire avant l’entrée prévue de l’URSS dans la bataille du Pacifique. Les Etats-Unis avaient en vue la nouvelle répartition des forces internationales après la guerre. Ainsi les dates pour les bombardements ont été fixées respectivement aux 6 et 9 août. Ils ont choisi avec soin une ville ayant une population dense épargnée par les bombardements aériens classiques jusqu’à ce jour fatal afin de tester la puissance de destruction spécifique d’une bombe atomique. Et le minutage était prévu également avec une précision diabolique : l’état-major américain avait choisi le moment où la plupart des gens sortaient de chez eux pour se rendre au travail ou se trouvaient en plein déplacement.
C’est en août 1949 que l’Union Soviétique parvint à produire sa propre bombe atomique. Effrayés par cette nouvelle, les Etats-Unis développèrent la Bombe H testée avec succès sur les îles Marshall en 1952.
L’année suivante les Soviétiques mettaient également au point la bombe H. L’Angleterre, la France, la Chine et l’Inde se sont mises aussi à fabriquer ces engins atomiques. Depuis de nombreux essais nucléaires se sont répétés et le monde est entré dans une nouvelle ère de la course aux armements.
En 1983, le Docteur Carl Sagan, physicien et astronome américain, avertit qu’une explosion de 0,5 % de l’ensemble des bombes nucléaires existant dans le monde (soit 100 mégatonnes) aurait de graves conséquences. Les nuages, les fumées et la suie contaminées recouvriraient la terre entière jusqu’à provoquer des conditions météorologiques anormales. Cela empêcherait la croissance des récoltes et plus de 2,5 milliards de personnes mourraient affamées. Voilà le scénario de “l’hiver nucléaire”.
“HIBAKUSHA” DU MONDE
(Hibakusha : personne irradiée – mot japonais)
PAYS
Nbre d’Hibakusha
Survivants Hiroshima/Nagasaki
ex URSS
2 486
940 7
USA
885 000
1 000
Japon
356 488
356 488
Inde
52 800
Corée du sud
20 000 (reconnus)
20 000 (reconnus)
Royaume Uni
17 000
19
Australie
15 000
24
Chine
2 206 (reconnus)
Corée du nord
2 000 (reconnus)
2 000 (reconnus)
Canada
1 000
20
Nouvelle
Zélande
585
Iles Marshall
500 (reconnus)
Polynésie
Française
Non communiqué
France
366
Tableau 3 :" Hibakusha dans le monde" publié par Kohdansha 1991. Les survivants étrangers présents à Hiroshima et à Nagasaki étaient prisonniers de guerre.
Le tableau ci-dessus montre le nombre et la répartition des “Hibakusha” – un terme japonais signifiant une personne exposée aux radiations – dans le monde. Etonnamment, il y a nettement plus d’Hibakusha en ex-Union Soviétique et aux Etats-Unis où sont fabriquées de nombreuses bombes atomiques qu’au Japon, la seule nation qui ait été bombardée.
En développant leurs armements nucléaires, ces puissances commençaient d’abord par tromper leurs propres peuples, le processus de production étant dissimulé sous les voiles épais du secret militaire. Les soldats américains qui avaient stationné au Nevada pendant les essais nucléaires, n’étaient pas avertis des effets nocifs des radiations. En ex-Union soviétique, comme aux Etats-Unis, les personnes vivant dans les zones d’essais, ne recevaient pratiquement aucune information, surtout sur les horreurs des radiations.
En décembre 1993, le gouvernement américain annonçait qu’il y avait eu secrètement 204 essais de bombes nucléaires souterrains et d’autres tests secrets exposant au plutonium près de 6000 citoyens américains.
Il n’y a pas de gagnant dans une guerre nucléaire. L’unique moyen de venir à bout des armes nucléaires, consiste à arrêter leur production et à démanteler celles qui existent.
En 1950, Frédéric Joliot-Curie, le célèbre scientifique français, prix Nobel de physique, proposait avec l’Appel de Stockholm, l’interdiction de tout armement atomique. Plus d’un demi milliard de personnes dans le monde ont soutenu cet Appel ce qui contraignit les Etats-Unis à ne pas utiliser la bombe A pendant la guerre de Corée. Par ailleurs les Etats-Unis envisagèrent plus de 21 fois le recours aux armes nucléaires. A chaque fois ils furent stoppés par des millions de voix s’élevant dans le monde entier qui exigeaient : " Plus jamais Hiroshima ni Nagasaki, pas d’autres Hibakusha ! ". Des campagnes pour la paix dont celles menées par les survivants d’ Hiroshima et de Nagasaki, appelaient à l’abolition immédiate des armes nucléaires.
De plus en plus de voix de plus en plus fortes intervenant contre les ogives nucléaires, l’ex-Union Soviétique et les Etats-Unis signèrent en 1987 un traité appelant à une abolition totale des missiles de moyenne portée, et à la diminution de l’armement nucléaire pour obtenir d’ici à 2003 la réduction au tiers de la quantité actuelle. Malgré la signature de ce traité, le monde conservera encore des armes nucléaires, équivalant à 100 000 ou 150 000 fois la bombe d’Hiroshima.
Au Japon des mouvements opposés aux armes nucléaires proposent de signer un traité international pour l’interdiction totale des armes nucléaires. D’abord en Antarctique dès 1959, s’engagèrent des traités internationaux appelant à la dénucléarisation de certaines régions et océans de la planète. Cela donna ensuite le Traité de Tlatelolco en Amérique du sud et celui de Rarotonga dans le pacifique sud. Au Japon, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, un nombre de en plus important de conseils municipaux se déclarent zones dénucléarisées à la demande des citoyens.
L’assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fut interpellée sur la contradiction existant entre l’inhumanité des armes nucléaires et les termes de la loi internationale. Certains articles existent déjà pour condamner l’utilisation d’armes génocides comme les armes chimiques et bactériologiques et aucun n’existe en matière nucléaire. Décision alors a été prise que la cour internationale de justice des Nations Unies, débatte sur la légalité de l’utilisation des armes nucléaires au regard des droits de l’Homme notamment.
La cour a rendu son jugement très favorable à l’élimination des armes nucléaires le 8 juillet 1996.
Ces mouvements internationaux et les décisions positives des institutions internationales sont soutenus par les voix et par les initiatives de chacun d’entre nous qui désirons créer un monde sans arme nucléaire. Vous pouvez aussi avoir un rôle actif dans ce but.
Demandez-vous : “Qu’est-ce que je peux faire pour prévenir l’horreur d’une guerre nucléaire ?” Depuis la fin des années 90, des tendances et menaces nouvelles apparaissent avec la miniaturisation des bombes atomiques en vue d’une utilisation sur des champs de bataille précis.
Le recours à des munitions contenant de l’uranium appauvri augmente la contamination de l’environnement. Ces évolutions sont porteuses de prolifération.
En France, des victimes des essais nucléaires organisent leur défense.
A l’échelle mondiale une grande campagne est lancée en 2003 par les maires d’Hiroshima et de Nagasaki pour sauver le TNP (Traité de non prolifération des armes nucléaires) signé par 188 pays dont la France. Son texte peut être étudié en classe.
La question des armes nucléaires n’a pas cessé de tourmenter le monde depuis 1945, de poser le terrifiant problème de " l’hypothèse de l’extermination possible de l’homme par l’homme". Ce pouvoir d’une violence sans précédent engendre de nombreuses conséquences négatives pour la société humaine, notamment dans le domaine de la santé.
C’est pourquoi l’Institut Hiroshima Nagasaki s’est donné pour mission d’informer les citoyens du monde et de les inviter à prendre résolument leur destin en main en contribuant, chacun à sa manière, à l’émergence d’une * “Culture de la paix”.
*Pour en savoir plus, se reporter au “DOCUMENTS-dossier-Les huit clefs de la culture de la paix”, formalisée par l’UNESCO".
Selon la définition des Nations Unies et de l’Unesco, la culture de la paix est un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les Etats. En d’autres mots nous dirons qu’elle est un processus dynamique de relations entre personnes et groupes visant à créer les conditions économiques, sociales et comportementales de l’émergence d’une nouvelle citoyenneté dans la démocratie, la responsabilité, la solidarité, la justice et le respect mutuel pour mieux vivre ensemble.
Elle se fonde sur plusieurs résolutions des Nations Unies qui lui confèrent la légitimité officielle de textes validés par une grande majorité d’Etats.
Pour que la paix et la non-violence prévalent, il nous faut tendre vers la mise en œuvre concrète, au jour le jour, des huit clefs de la « culture de la paix » : proposées par l’UNESCO :
Renforcer une culture de la paix par l’éducation (Mission première de l’UNESCO)
En encourageant l’éducation pour tous notamment pour les filles ; en révisant les programmes d’enseignement afin de promouvoir les valeurs, les attitudes et les comportements, inhérents à une culture de la paix ; en formant à la prévention et au règlement des conflits, au dialogue, à la recherche du consensus et à la non-violence active.
Promouvoir le développement économique et social durable.
En ayant pour objectif l’éradication de la pauvreté, en s’attachant aux besoins particuliers des enfants et des femmes ; en travaillant à une durabilité environnementale ; en instaurant une coopération nationale et internationale destinée à réduire les inégalités économiques et sociales…
Promouvoir le respect de tous les droits de l’homme.
En diffusant la Déclaration universelle des droits de l’homme à tous les niveaux et en mettant pleinement en œuvre les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme…
Assurer l’égalité ente les hommes et les femmes
En intégrant une perspective sexospécifique et en encourageant l’égalité dans la prise de décisions économiques, sociales et politiques ; en éliminant toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes ; en fournissant un appui et une aide aux femmes dans des situations de crise liées à la guerre et à d’autres formes de violence…
Favoriser la participation démocratique
En formant des citoyens responsables ; en renforçant des actions destinées à favoriser les principes et les pratiques démocratiques ; en créant et en développant les institutions et les processus nationaux qui favorisent et soutiennent la démocratie…
Développer la compréhension, la tolérance et la solidarité.
En favorisant un dialogue entre les civilisations ; des actions en faveur des groupes vulnérables, des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, des populations autochtones et des groupes traditionnels ; le respect de la différence et de la diversité culturelle…
Soutenir la communication participative et la libre-circulation de l’information et des connaissances.
Par des actions telles que le soutien aux médias indépendants dans le cadre de la promotion d’une culture de la paix ; l’utilisation pertinente des médias et de la communication de masse ; des mesures destinées à résoudre la question de la violence dans les médias ; le partage des connaissances et de l’information au moyen des nouvelles technologies…
Promouvoir la paix et la sécurité internationale.
Par des actions telles que la promotion d’un désarmement général et complet ; une meilleure participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits et à la promotion d’une culture de la paix dans des situations de post-conflit ; des initiatives dans des situations de conflit ; la promotion de mesures de confiance et d’efforts pour la négociation de règlements pacifiques des différents…
Cette traduction des huit clefs est extraite de la brochure « L’UNESCO s’engage à promouvoir une culture de la Paix » éditée par l’UNESCO.
AFCDRP – Michel CIBOT, Septembre 2003.
En août 2002, www.animeland.com a pris l’intéressante et courageuse initiative d’un dossier « spécial Hiroshima »…
Miho CIBOT SHIMMA, Japonaise mariée à un Français, vit en France depuis 27 ans. Elle est présidente d’une association, l’Institut Hiroshima Nagasaki (IHN), fondée 1982, mais également conseillère d’une autre association, l’AFCDRP (Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix)… www.afcdrp.com .
Elle est à l’origine du dessin animé L’Oiseau Bonheur distribué par Les Films du Paradoxe.
Sahé CIBOT : Quels sont les objectifs de ces associations ?
Miho CIBOT SHIMMA : Le but de l’IHN est de faire connaître la réalité concernant les bombardements atomiques et leurs conséquences, afin de créer un monde de paix durable.
L’AFCDRP est la branche française de ‘‘Mayors for Peace’’ (Conférence Mondiale des Maires pour la Paix) créée par les villes d’Hiroshima et Nagasaki. Le but de cette association est de faire en sorte que les collectivités locales françaises agissent pour l’émergence d’une culture de la paix car cette dimension concerne aussi la vie locale. Les élus locaux ont la charge de la tranquillité publique… Ce réseau apporte aussi une ouverture sur le monde et l’AFCDRP est membre de la commission nationale française pour l’UNESCO.
SC : Concrètement, comment vous-y prenez-vous ?
MCS : Avec IHN, nous publions des documents (livres, brochures, dessin animé), nous organisons des expositions et des conférences/animations sur le thème de la paix.
Quant à l’AFCDRP, l’un de ses rôles est d’organiser des échanges et une coopération entre les villes pour la paix, des expositions, des formations pour les élus et les personnels… Nous avons aussi amené plusieurs écoles françaises à participer à un projet d’envergure internationale : la création d’une toile monumentale, aux dimensions de Guernica, par des enfants (Kid’s guernica : www.artjapan.com).
SC : Qu’est-ce qui vous a poussée à créer ces associations et à œuvrer pour la paix ?
MCS : Je ne suis née ni à Hiroshima ni à Nagasaki, mais dans la région de Shizuoka. Près de la ville où je suis née, il y a un port de pêche. En mars 1954, des pêcheurs japonais ont été irradiés dans l’Océan Pacifique, près de l’atoll de Bikini à cause d’un essai nucléaire américain. A l’époque, il y avait beaucoup d’essais nucléaires et rien que cette année là, plus de 800 bateaux japonais ont été irradiés. Les Japonais ne voulaient donc plus manger de poisson par peur d’être irradiés à leur tour. Cela a produit un effet similaire à ce que nous avons connu en Europe avec la vache folle et comme les pêcheurs, les poissonniers et les restaurateurs n’avaient plus de clients, le Japon s’est retrouvé en crise économique. Il y a alors eu un grand mouvement mené pas les femmes japonaises pour l’élimination des armes nucléaires. C’est le premier événement qui m’a marquée.
Plus tard, en décembre 1974, mon mari et moi sommes allés au Japon pour notre voyage de noce. Mon mari a tenu à ce que nous allions à Hiroshima. Nous y sommes donc allés et nous avons visité le Mémorial de la Paix. Il y avait là un livre d’or et sur ce livre, le message d’un Français : "A qui la faute ? ". Cela m’a profondément choquée… Après la visite, nous sommes entrés dans un café près du mémorial et là, j’ai entendu la conversation de deux personnes, qui parlaient de chéloïdes (excroissances cutanées qui se forment parfois sur les cicatrices - ndlr): c’étaient des survivants. J’ai réalisé que même 29 ans après la guerre, il y avait des gens qui souffraient encore de la bombe.
Enfin, en 1980, je gardais l’enfant d’un couple d’amis français et cet enfant a commencé à jouer à la guerre. Au bout d’un moment, il a crié : " Cette fois-ci, je vais lancer la bombe atomique ". Dans son jeu, c’était comme si la bombe atomique était la solution ultime qui permettait de gagner la guerre. Je lui ai donc montré des photos des bombardements atomiques pour lui expliquer ce qu’était vraiment une guerre nucléaire. J’ai pensé qu’il était nécessaire d’informer les adultes français à ce sujet et j’ai créé ma première association…
Hiroshima et les Japonais
SC : Que reste-t-il (concrètement) à Hiroshima et Nagasaki qui rappelle la réalité de ce qui s’est passé ? Tout a- t-il été effacé ?
MCS : À Hiroshima, il reste le Dôme d’Hiroshima et quelques bâtiments, mais l’hôpital de la Croix Rouge vient d’être détruit pour laisser place à un nouvel hôpital. C’est vraiment dommage parce que dans ce bâtiment étaient conservées des traces visibles des premiers effets de la bombe : morceaux de verre plantés dans les murs (venant des fenêtres qui avaient explosé), bouts de fenêtres et parties de l’édifice fondus (à cause de la très forte chaleur). Quant au Dôme d’Hiroshima, il fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Il est donc impossible de le détruire.
A Nagasaki, la bombe est tombée près de la cathédrale d’Urakami. Nagasaki était une ville où les Chrétiens vivaient nombreux. Au moment où la bombe est tombée, une messe était en cours et beaucoup de Chrétiens sont morts. Les habitants de la ville ont voulu en garder un souvenir, mais il ne restait pas grand chose du bâtiment. En revanche, il y avait beaucoup de statues de saints et d’anges et le reste de l’une d’entre elles, un visage d’ange, a été offert à l’Unesco. On peut la voir à proximité du jardin japonais du siège de l’Unesco à Paris.
SC : Le souvenir de Sadako est-il toujours autant vivace à Hiroshima ?
MCS : L’endroit où se trouve actuellement le Parc de la Paix à Hiroshima était autrefois le plus grand quartier commerçant de la ville. Dans ce parc, après la mort de Sadako, les amis de la jeune fille ont rassemblé des fonds de tout le pays, afin de faire construire une statue dédiée aux enfants victimes de la bombe atomique. Depuis que cette statue existe, des grues en papier (symboles de la paix) sont envoyées du monde entier, par conséquent, le souvenir de Sadako se perpétue, mais afin de transmettre son histoire mieux encore et surtout aux enfants, j’ai produit L’Oiseau Bonheur.
SC : Comment vivent au Japon les derniers survivants d’Hiroshima ? Dans l’assistance, dans l’ignorance, le rejet, ou comme des symboles vivants de l’histoire ?
MCS : Au Japon, vivent encore 300 000 « hibakusha » (survivants de la bombe atomique). Les plus jeunes sont nés en 1945. Ils ont donc 57 ans. C’est la dernière génération des survivants, mais très tôt, ils ont connu des problèmes de santé, notamment de diabète. A la fin de la guerre, les Etats-Unis ont fait en sorte que les personnes irradiées ne racontent pas ce qui c’était passé à Hiroshima et Nagasaki, en leur interdisant d’organiser des conférences ou des expositions, de créer des œuvres artistiques sur ce thème, en censurant la presse… et ce n’est jusqu’en 1952 qu’ils ont commencé à pouvoir s’exprimer. C’est pourquoi pendant longtemps, les Japonais n’ont pas su ce qu’étaient les symptômes des effets de la bombe atomique. Comme les survivants vomissaient du sang ou avaient des selles mêlées de sang, les gens croyaient qu’ils étaient tout simplement victimes d’une maladie infectieuse. A l’époque, le Japon était ruiné et une personne sur trois était sans abris. Avant même que les bombes atomiques ne soient larguées, soixante-six des plus grandes villes du pays avaient été rasées par les B29 américains. Comme tous les Japonais étaient pauvres, il était difficile pour eux d’aider les malades. Peu à peu, quand les symptômes des survivants ont commencé à être connus, on s’est aperçu qu’ils étaient souvent gravement malades ou encore que leurs enfants étaient victimes de malformations (notamment de la boîte crânienne). Alors les survivants ont été mis à l’écart : les jeunes ne voulaient pas épouser de survivant, des mariages étaient annulés à cause du fait que l’un des fiancés était originaire d’Hiroshima ou de Nagasaki, les entreprises ne voulaient pas les embaucher… Beaucoup de personnes se sont suicidées à cause de ça.
A présent, les survivants sont plutôt considérés comme des témoins de l’histoire et il y a de plus en plus de survivants qui vont dans les écoles pour raconter aux enfants ce qu’ils ont vécu. Cependant, il y a encore des gens qui refusent de se rappeler Hiroshima et Nagasaki ou encore d’autres qui cachent encore à leur famille qu’ils ont été victimes des bombardements atomiques… Sur le plan médical, lorsque l’on prouve qu’on est bien survivant d’Hiroshima, on peut recevoir un « cahier de survivant » qui donne droit à des soins et des examens gratuits. Toutefois, à l’époque, il y avait aussi des Chinois et des Coréens à Hiroshima et Nagasaki et beaucoup d’entre eux sont retournés dans leur pays. Par conséquent, ils ne peuvent pas bénéficier de ces aides. Au Japon, il y a donc des associations qui ont pour but d’aider ces gens-là.
SC : Pensez-vous qu’Hiroshima finit par être oublié au Japon ? Le peuple japonais finit-il lui même par vouloir oublier ce traumatisme ?
MCS : Avec le renouvellement des générations, si les personnes qui ont vécu la guerre ne leur transmettent pas ce qui peut l’être de leur expérience, effectivement l’oubli viendra. C’est ainsi en France avec la Résistance ou les camps de concentration, comme au Japon avec Hiroshima et Nagasaki.
Moi, je suis de la génération d’après-guerre. J’ai vu pas mal de films et lu beaucoup de livres sur les bombardements atomiques. Quand j’étais adolescente, il m’est arrivé d’en avoir peur et de vouloir effacer tout ça de ma tête. Notamment pendant la guerre du Viêtnam, quand les Etats-Unis ont menacé de larguer une bombe atomique, je n’arrêtais pas de faire des cauchemars et j’ai tenté d’oublier Hiroshima et Nagasaki. C’est pour cela que je pense qu’il est nécessaire de ne pas se contenter de faire peur aux enfants, mais tout en leur expliquant ce qui s’est passé, de réfléchir avec eux à ce qu’il faut faire pour que cela ne se produise pas de nouveau.
SC : Est-ce que les jeunes se sentent concernés ?
MCS : Cela dépend de l’implication de leurs parents et des professeurs qu’ils ont eu dans les actions en rapport avec Hiroshima et Nagasaki. C’est pour cette raison que L’Oiseau Bonheur existe en japonais, en français et en anglais : je voulais qu’il soit vu en France et dans les autres pays du monde, mais aussi par les enfants japonais.
Au Japon, il y a par ailleurs beaucoup de dessins animés et de mangas sur ce thème.
SC : Pensez-vous que dans d’autres pays, comme en France, on cherche à ignorer Hiroshima et Nagasaki ?
MCS : Les pays comme la France, les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou l’Inde, qui possèdent l’arme atomique, font en sorte qu’on n’en parle pas trop. J’ai remarqué par exemple que des informations internationales concernant l’armement nucléaire comme les mouvements d’opposition au nucléaire ou même les nouveaux traités adoptés, passent inaperçues en France car on en parle à peine, alors que tout le monde en parle au Japon. D’une manière générale, en France, les informations de ce types sont rares comparé à d’autres pays ne possédant pas l’arme nucléaire. Cela veut dire qu’en France aussi, il faut des gens pour faire connaître ce qui s’est produit à Hiroshima et Nagasaki, sinon les Français vont oublier ce que peut être une guerre nucléaire.
SC : Selon vous, Hiroshima était-il vraiment un « objectif militaire » ?
MCS : Hiroshima et Nagasaki étaient des objectifs militaires, mais également des objectifs que nous pourrions appeler ‘‘d’expérimentation’’.
Concernant l’objectif militaire, en France, on dit souvent que la seconde guerre mondiale s’est terminée grâce aux deux bombes atomiques, mais la personne qui est à l’origine de cette croyance est le président TRUMAN : la France tient pour vrai la justification que le président américain à donnée. En fait, le réel objectif militaire était d’empêcher l’URSS d’attaquer le Japon comme cela était prévu, le 8 août, de façon à ce que les Etats-Unis soient les seuls à l’occuper. En effet, les Etats-Unis avaient demandé à leur alliés, dont l’URSS, de déclarer la guerre au Japon, mais à l’époque, l’URSS était en guerre contre les Nazis et il leur était impossible de se lancer dans une guerre contre le Japon. Comme de son côté, le Japon avait du mal à s’en sortir contre les Etats-Unis, le Japon et l’URSS ont signé un traité garantissant la paix entre les deux pays. STALINE a donc répondu aux Etats-Unis que si les Nazis se rendaient, l’URSS attaquerait le Japon trois mois après la fin de la guerre. HITLER s’étant suicidé, la guerre contre l’Allemagne nazie a pris fin le 8 mai 1945. Les Etats-Unis savaient donc que l’URSS attaquerait les Japonais, depuis la Mandchourie, le 8 août. La mise au point de la bombe atomique s’est achevée vers la mi-juillet, dans le plus grand secret. Si les Etats-Unis amenaient le Japon à se rendre avant le 8 août, ils pouvaient occuper le Japon seuls, sans l’URSS. C’est pour cela qu’ils voulaient larguer les bombes avant cette date. La première bombe est donc tombée sur Hiroshima le 6 août, mais comme le Japon ne s’est pas rendu immédiatement, une deuxième bombe a été larguée sur Nagasaki le 9.
Grâce à ces deux bombes, les Etats-Unis ont devancé l’URSS. C’était ça, le réel objectif militaire.
Les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki sont deux bombes atomiques différentes : la bombe larguée sur Hiroshima est une bombe à l’uranium, matière radioactive qui existe dans la nature, et celle larguée sur Nagasaki est une bombe au plutonium, matière à radiations artificielles. Après que le Japon se soit rendu, les Etats-Unis ont fait construire des hôpitaux, appelés « hôpitaux ABCC », à Hiroshima et Nagasaki. Ils y ont appelé les survivants. Ceux-ci ont alors cru qu’ils allaient être soignés, mais ce n’était pas le cas : on leur prélevait du sang et des selles pour effectuer des analyses, on les faisait se mettre nus pour les prendre en photos, les femmes étaient soumises à des examens gynécologiques forcés… Tous les survivants ont été numérotés mais absolument pas soignés. Lorsque l’un d’eux mourrait, des gens de l’hôpital ABCC se rendaient auprès de sa famille et réclamaient le cadavre. Ils prélevaient le cerveau et les entrailles pour les envoyer aux Etats-Unis où étaient effectuées des analyses, puis rendaient le corps à la famille. Les résultats de toutes ces analyses et recherches n’ont jamais été transmis au Japon. Les Etats-Unis s’en sont servi afin de déterminer des normes de radioactivité pour leurs expériences scientifiques et leurs centrales nucléaires. Par ailleurs, ils ont interdit aux médecins japonais d’étudier les maladies des survivants et de se livrer à des recherches à ce sujet. Constatant un nombre anormal de décès par leucémie de personnes originaires d’Hiroshima et Nagasaki, des médecins japonais ont voulu exposer ce cas à une conférence mondiale sur les analyses sanguines, mais ils en ont été empêchés. Ils ne pouvaient donc rien faire. Cela a duré jusqu’en 1952. De plus, même après 1952, toutes les photos et tous les films pris à Hiroshima et Nagasaki ont été confisqués au Japonais. Une petite partie a été rendue, mais la plupart ont été classées secret militaire aux Etats-Unis durant 30 ans. Au bout de 30 ans, ces documents ont été transférés dans les archives nationales, mais les Japonais n’ont su cela qu’à la fin des années 70.
Il y avait donc bien un objectif militaire et un objectif expérimental.
SC : Selon l’état de la guerre à ce moment là, pensez-vous qu’Hiroshima était nécessaire ?
MCS : Aux mois de janvier et février 1945, le Japon a connu une grande famine. Il était donc difficile de continuer la guerre et les négociations ont commencé. Au début, le Japon a demandé à l’URSS d’arbitrer les négociations entre le Japon et les Etats-Unis. Mais les négociations ont été bloquées… Au Japon, il n’y avait plus d’armes, pas même une arme par soldat. Les Japonais en étaient arrivés à s’entraîner avec des bâtons de bambou en se disant que si les Américains débarquaient, ils se défendraient ainsi. De plus, comme je l’ai déjà dit, avant les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, 66 grandes villes avaient été rasées par les B29. Les Japonais n’étaient donc plus en mesure de continuer la guerre et les Etats-Unis le savaient bien. En réalité, ils avaient épargné 4 villes, Hiroshima, Nagasaki, Niigata et Kokura, les réservant pour les bombes atomiques. Le Japon était sur le point de se rendre, mais les Etats-Unis voulaient empêcher l’URSS d’occuper une partie de l’archipel.
SC : Si l’on veut expliquer la force de l’impact de ce qui s’est passé à Hiroshima sur le peuple japonais, peut on dire que c’est la puissance inégalée de destruction, l’horreur et la permanence des conséquences, ou le fait que ce soient des civils qui aient été visés ?
MCS : Ce qui a d’abord choqué les Japonais est qu’une seule et unique bombe ait réduit à néant une ville de 400 000 habitants. Mais au bout d’une semaine, des phénomènes inexplicables ont commencé à se produire… Dans les deux villes, le bombardement a provoqué un grand incendie, mais lorsque le feu s’est éteint, de nombreuses personnes sont entrées notamment dans Hiroshima, à la recherche de proches. Ainsi, des personnes qui n’avaient pas même une égratignure se sont mises à avoir de fortes fièvres et à perdre leurs cheveux au bout de quelques jours et sont mortes en l’espace d’une semaine. Personne ne comprenait ce qui se passait, car personne ne savait ce qu’étaient les radiations, d’autant plus qu’elles ne se voient pas à l’œil nu. Ce fut un autre choc.
Même 10 ans plus tard, des enfants se sont mis à mourir les uns après les autres. Malgré le temps, les effets des radiations demeurent.
Il y a actuellement un « hôpital atomique » au Japon et les patients qui sont traités là-bas sont les personnes de la troisième génération de survivants. On ne sait ni quand ni comment vont se manifester les effets des radiations chez eux. C’est comme si la guerre se perpétuait dans ces êtres…
SC : Pensez-vous que l’on connaisse aujourd’hui la vérité sur la nature des retombées (il y a quelques années on a ainsi rétabli certaines vérités sur les retombées de Tchernobyl, prouvant qu’une partie des faits était cachée au public) ?
MCS : Il y a une chose qu’on ne connaît pas encore : à quel pourcentage et comment les personnes des deuxième et troisième générations tombent malades. C’est parce que les recherches étaient interdites jusqu’en 1952 et qu’aucune analyse officielle n’a été menée sur les personnes de la seconde génération. On dit que comme beaucoup sont mortes en bas âge ou sont devenues stériles, les survivants de la seconde génération sont moins nombreux. Dans un lycée d’Osaka, les lycéens ont étés examinés et il est apparu que les lycéens, enfants de survivants d’Hiroshima ou Nagasaki, avaient un risque de leucémie plus élevé que la normale. Mais ce n’est pas une étude officielle. Le plus effrayant, c’est que les bombes larguées à Hiroshima et Nagasaki étaient beaucoup moins puissantes que celles qui ont été fabriquées par la suite, comme les bombes à hydrogène testées à plusieurs reprises sur l’atoll de Bikini. Une bombe à hydrogène représente une puissance 1000 fois supérieure à la bombe d’Hiroshima. A cause des essais nucléaires, l’atoll de Bikini et la Micronésie doivent rester inaccessible à tout être humain durant 25 000 ans. Pareil pour le Kazakhstan, un pays de l’ex-URSS, dans la région de Semipalatinsk. Il y a là-bas un grand nombre d’enfants victimes de malformations dues aux radiations dégagées par les essais nucléaires (470 essais entre 1949 et 1989). Comme personne ne porte secours à ces enfants et aux autres personnes souffrant des effets des radiations, des habitants d’Hiroshima ont créé une association pour leur venir en aide, mais c’est peu…
SC : Hiroshima a généré beaucoup de création dans les domaines artistiques japonais. Est-ce l’événement le plus marquant de l’histoire du Japon, en terme de retombées créatrices ?
MCS : Les domaines artistiques qui se sont inspirés d’Hiroshima sont bien entendu le manga, le cinéma et le dessin animé, mais aussi le théâtre, la danse, le chant, les arts plastiques… Il y a d’ailleurs à Hiroshima un musée d’art moderne où sont exposées toutes les œuvres d’art portant sur les bombardements atomiques et certains artistes sont même récompensés par un « Prix d’Hiroshima ». Il y a aussi de nombreux poèmes classiques japonais (tanka et haiku), qui sont des témoignages de ce qui s’est passé à Hiroshima et Nagasaki.
J’aimerais aussi évoquer une initiative originale : il y avait un plaqueminier (arbre qui donne des kakis) à Nagasaki, qui était irradié et brûlé. Un spécialiste des arbres s’est dit que ce plaqueminier n’en aurait plus pour longtemps et a récolté ses graines, afin d’en faire une « seconde génération de plaqueminiers survivants ». Ces arbres ont été plantés dans des écoles du Japon, mais aussi de nombreux autres pays du monde et ce sont les enfants qui s’occupent de l’arbre de leur école. Un artiste ce sert de cette initiative en tant qu’action artistique et c’est ainsi qu’à son initiative, en France, à Angers, devant le musée Jean LURÇAT, a été planté un de ces jeunes plaqueminiers.
SC : Mais les graines ayant été irradiées, cela ne pose pas de problème ?
MCS : Comparé à celles des arbres normaux, les graines étaient plus petites et difficiles à faire pousser. A Angers, il a fallu faire deux tentatives parce que, les arbres étant fragiles, le premier est mort. Le second a été mis sous serre durant 2 ou 3 ans avant d’être planté devant le musée.
SC : Pourquoi avoir choisi le musée Jean LURÇAT ?
MCS : Parce que Jean LURÇAT, grand artiste français, a réalisé une série de 10 tapisseries, appelée Le Chant du Monde, et parmi ces tapisseries, il y en a une qui s’intitule L’Homme d’Hiroshima, que Jean LURÇAT a créée contre les armes nucléaires. Au total, ces tapisseries représentent une surface de 347 m² et je me suis chargée d’organiser leur exposition à Hiroshima.
Ce n’est donc pas seulement au Japon, mais aussi dans le monde entier qu’il y a des artistes qui s’expriment au sujet d’Hiroshima.
SC : On rencontre souvent dans les films, livres et autres, la symbolique de la destruction. Pensez vous que l’on doive rapporter cette symbolique au traumatisme d’Hiroshima, ou au fait que le Japon fut de tout temps un pays de tremblement de terre ?
MCS : Les tremblements de terre sont des catastrophes naturelles que l’être humain ne peut pas éviter, qui se produisent soudainement et de manière ponctuelle. Ils n’ont pas d’effets qui se perpétuent sur le long terme, comme les radiations. Les armes nucléaires sont complètement différentes dans la mesure où elles sont fabriquées par les hommes et que les radiations qu’elles provoquent ont des effets sur le long terme. Je pense que ça dépend des œuvres, mais dans toute œuvre où sont liées Guerre et Destruction, l’influence des bombardements atomiques est présente.
SC : Quel est votre sentiment devant le film d’Alain RESNAIS Hiroshima mon amour ?
MCS : La première fois que j’ai vu ce film, je n’ai absolument rien compris ! Je l’ai regardé 2 ou 3 fois et j’ai fini par le comprendre, mais à mon avis, il vaut mieux lire le scénario. Le livre d’origine a été écrit par Marguerite DURAS. Lorsque nous avons sorti notre second livre, avec IHN, j’ai contacté Marguerite DURAS pour qu’elle y écrive un texte. Elle m’a alors dit que tout ce qu’elle pensait d’Hiroshima figurait dans son livre Hiroshima mon amour et m’a demandé d’en utiliser des extraits. C’est donc ce que j’ai fait et j’en ai profité pour lire tout le livre, même si j’avais déjà vu le film, et j’ai bien mieux compris.
Le film est passé au Japon, mais je pense qu’il n’a pas été compris par les Japonais. D’une part, le titre a été traduit par : Un amour de 24 heures. D’autre part, le film raconte l’histoire d’une femme qui a un rapport avec un Allemand sous l’occupation nazie et elle est exclue à cause de ça. C’est le genre de référence historique que les Japonais ne connaissent pas.
Mais plus qu’Hiroshima mon amour, je conseillerais Les Fleurs d’Hiroshima d’Edita MORRIS, qui existe en livre de poche. Le propos est plus facile à comprendre et je pense qu’une adaptation de ce livre sous forme de manga ou de film serait bien pour les jeunes.
SC : Gen d’Hiroshima est une œuvre importante pour aborder Hiroshima, pensez-vous que le manga peut être un bon média pour conserver le souvenir d’Hiroshima ?
MCS : M. NAKAZAWA, l’auteur de Gen d’Hiroshima, a eu du mal à trouver un éditeur au Japon. Il a fini par en trouver un, mais il a fallu beaucoup de temps jusqu’à la parution du livre et à sa publication, ce manga a été très critiqué : les gens n’acceptaient pas qu’un thème aussi grave soit traité sous forme de manga. Finalement, si la série compte 10 volumes, c’est grâce à de nombreuses lettres de lecteurs, souvent des enfants, qui ont encouragé M. NAKAZAWA à continuer. Maintenant, ce manga a été adapté en dessin animé, ainsi qu’en comédie musicale qui a été présentée au Etats-Unis notamment.
J’encouragerais plutôt les jeunes à lire des livres sur le sujet, mais pour ceux qui aiment beaucoup le manga, c’est effectivement une très bonne œuvre car c’est un témoignage de ce que l’auteur a vécu à Hiroshima et c’est accessible à tous.
Moi-même, si j’ai produit un dessin animé, c’est parce qu’avant, je ne disposais que de documentaires destinés à un public d’adultes, voire de lycéens, et que les images étaient trop choquantes pour des enfants petits.
SC : Y a-t-il un aspect de cette catastrophe qui n’ait jamais été développé ou présenté au travers des différentes œuvres artistiques évoquant Hiroshima ?
MCS : Sur le plan artistique, quand on veut parler d’Hiroshima, on évoque souvent la destruction et la maladie, mais l’une des choses dont les survivants ont le plus souffert est la censure des Etats-Unis après la guerre : s’ils racontaient ce qu’ils avaient vécu, ne serait-ce que dans des poèmes, ils se faisaient arrêter. Il y a des documentaires qui évoquent cette censure, mais je ne connais pas d’œuvre artistique qui le fasse.
Une autre chose peu connue : environ un mois après le bombardement d’Hiroshima, en septembre, la ville a été victime d’un grand typhon qui a fait 3 000 morts. S’il y a eu tant de victimes, c’est d’une part du fait que le typhon soit d’une grande ampleur, mais aussi parce que la ville n’était pas encore reconstruite et n’était encore qu’à l’état de bidonville. Les constructions n’ont pas résisté et de nombreux documents ont été emportés par le vent et les pluies diluviennes…
SC : Quelles sont les œuvres que vous considérez comme fondamentales réalisées sur Hiroshima ?
MCS : Le film Pluie Noire de Shôhei IMAMURA. Ce réalisateur a été primé par deux fois au Festival de Cannes, mais pas pour ce film, qui a pourtant reçu une ovation du public lors de sa projection. Il a cependant obtenu une récompense, pour la technique. Personnellement, je trouve que ce film est meilleur que L’Anguille, tant sur le plan de l’image que sur le plan du scénario. C’est une histoire vraie qui montre bien les effets des radiations. Je le conseille à tous ceux qui s’intéressent au sujet.
Il y a aussi Rêve de Akira KUROSAWA et un autre film intitulé Rapsodie en août, qui parle du bombardement de Nagasaki. Ce sont trois films à voir.
En ce qui concerne les livres, il y a Les Fleurs d’Hiroshima d’Edita MORRIS. Ce qui est regrettable, c’est que la suite, Les Moissons d’Hiroshima, qui est excellente, est épuisée. Je conseille aussi Récits des jours d’Hiroshima, témoignage du Dr Shuntarô HIDA, paru aux éditions Quintette. Ce livre raconte comment un médecin ayant survécu à l’explosion voit les autres survivants tomber malade ou mourir sans comprendre pourquoi…
Et pour les enfants, bien entendu, je conseille le dessin animé L’Oiseau Bonheur.
SC : Avez-vous vous-même un nouveau projet de dessin animé sur le sujet ou sur un sujet proche ?
MCS : J’ai commencé par publier des livres pour les adultes, d’abord avec le témoignage du Dr HIDA Shuntarô, puis dans Message pour la Planète Bleue, où l’on parle aussi des essais nucléaires et enfin, avec le témoignage de M. NAKAZAWA (J’AVAIS SIX ANS A HIROSHIMA, CHERCHE MIDI EDITEUR). Après cela, j’ai produit le dessin animé. Mais ce que j’ai envie de faire à présent, c’est traduire et faire publier en France un recueil de poèmes courts sur Hiroshima écrits par une femme victime du bombardement atomique et publiés en secret sous l’occupation américaine, malgré la censure. Si cela avait été découvert, elle aurait sans doute été emprisonnée, mais elle tenait à le faire pour consoler les survivants qui vivaient dans la souffrance et l’incompréhension. Comme ce sont des poèmes de qualité, j’aimerais les faire publier en France et présenter la vie de la femme qui en est l’auteur.
Je n’ai pas de projet de dessin animé, mais il y a un roman que j’ai écrit à partir de ce qui s’est produit à Hiroshima et Nagasaki et que j’aimerais bien voir publié au Japon ou en France.
BROCHURES
Hibakusha
Cette brochure a été publiée par l’association des Hibakushas (irradiés). Les textes sont très intéressants car ils sont écrits par les victimes des bombes atomiques.
Format 19 x 26 cm
Pages 19
Photos 19 NB
Langues français, japonais, anglais
Prix
6 euros (port compris)
Days To Remember
Beaucoup de photos et surtout des dessins réalisés par les victimes. Les textes sont en anglais, mais très courts et faciles à comprendre.
Format 18 x 20.5 cm
Pages 38
Photos 62 Couleurs
Langues anglais
Prix
7 euros (port compris)
Aperçu sur les dommages causés par la bombe atomique à Hiroshima
Brochure réalisée par le mémorial d’Hiroshima pour la paix. Très bonne explication scientifique et historique avec beaucoup d’images et des statistiques.
Format 15 x 21 cm
Pages 32
Photos 18 NB
Langues français
Prix
5 euros (port compris)
Dr Shuntaro HIDA
Little Boy, récit des jours d’Hiroshima
Ed.Quintette 1984 (Epuisé. Disponible en bibliotèques)
Format 13.5 x 21 cm
Pages 126
Photos 28 NB
Langues français
Réédition 2001 (poche)
Prix 8 euros (port compris)
Pages 63 sans photos
Keiji NAKAZAWA
J’avais six ans a Hiroshima
Ed. Le Cherche Midi 1995/2004
En librairies
Format 15.5 x 24 cm
Pages 144
Photos 38 NB
Langues français
Collectif - Ecrivains, Scientifiques, Sportifs, Artistes
Messages pour la planète bleue
Ed. Syros 1986
Brochure réalisée par le mémorial d’Hiroshima pour la paix. Très bonne explication scientifique et historique avec beaucoup d’images et des statistiques.
Format 21 x 29.5 cm
Pages 141
Photos 46
Langues français
Prix
22 euros (port comrpis)
MINI EXPOSITIONS
BOMBES ATOMIQUES ET ESSAIS NUCLEAIRES
Format 30 x 44 cm
17 cartons / 25 photos
Langues anglais/japonais (textes courts)
Prix
30 euros (port comrpis) - Commander à IHN
GRANDE EXPOSITIONS
Demander les conditions à l’AFCDRP (Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix): tel 01 47 46 75 32
ou à IHN par courriel : hiroshima@ihn-france.org
LES BOMBES ATOMIQUES ET L’HUMANITE
40 panneaux 52x 73 cm (matériau léger) faciles à poser sur grilles. Transportés dans deux boites en carton 55 x 75 x 20 cm.
Photos, dessins réalisés par les victimes, textes japonais. Textes traduits en français (Accrochage séparé).
Modulable. Coordination possible avec une exposition locale.
20 AFFICHES ARTISTIQUES POUR LA PAIX
20 affiches Plastifiées.Format 73 x 116 cm. Prêtes à poser sur grilles.
Réalisées par un artiste japonais Mr MATSUMOTO.
Modulable. Coordination possible avec une exposition locale.
Le réseau Maires pour la Paix (Hiroshima et Nagasaki) propose également deux grandes expositions sur support numérique (54 et 26 panneaux 60X80 cm) à imprimer et monter en France. Pour toute information, consulter l’AFCDRP.
En préparation, en France, une exposition consacrée à la ‘‘Culture de la Paix’’.
Ces grandes expositions nécessitent des lieux et des installations adaptés.
Savez-vous que les enfants français de sept ans passent en moyenne 1000 heures par an devant la télévision, contre 800 heures en classe ? Ils regardent évidemment de nombreux dessins animés dont 80 % proviennent du Japon. Donc l’influence des dessins animés japonais est importante. Ils sont malheureusement trop souvent d’une violence inouïe et de qualité médiocre. Certains pays les interdisent parfois. Pourtant le Japon produit aussi de merveilleux dessins animés que les télévisions occidentales ne diffusent pas car elles recherchent les productions bon marché.
Pour montrer que d’autres solutions sont possibles, j’ai fait appel à des amis japonais pour produire un bon dessin animé, éducatif et pas ennuyeux du tout. Nous voulons le diffuser à tous les enfants du monde. Il est toujours difficile de traiter un sujet grave comme les bombardements atomiques (c’est notre choix en l’occurrence), sans traumatiser les enfants mais au contraire en leur apprenant à voire la réalité pour y puiser force morale, courage, espoir.
Ce projet audacieux a finalement vu le jour grâce aux milliers de personnes qui ont partagé nos rêves.
Son titre : “L’oiseau bonheur”.
Je vous remercie de le regarder attentivement et de transmettre notre message “pour un monde meilleur” à tous vos amis.
Miho CIBOT-SHIMMA
Présidente de l’Institut Hiroshima – Nagasaki (France)
L’Oiseau Bonheur existe en trois formats (35 / 16 mm /Vidéo) pour les versions japonaise (Titre : “Tsuru ni notté”) et Française, et en vidéo VHS – Pal, Secam, NTSC – pour la version anglaise (Titre anglais : On a paper crane").
L’Institut Hiroshima Nagasaki (I.H.N.) a déjà publié “Little Boy, récit des jours d’Hiroshima”, éditions Quintette, et “Messages pour la planète bleue” éditions Syros. ''J’avais six ans à Hiroshima (février 1995) aux éditions du Cherche Midi.
INTERVIEW DE MIHO CIBOT-SHIMMA
Thème : la genèse de ‘‘L’Oiseau Bonheur’’
Film d’animation diffusé en France par les films du Paradoxe
Courriel: films.paradoxe@wanadoo.fr
Tét.: 01 46 49 33 33
www.filmsduparadoxe.com
Comment est née l’idée de produire « L’Oiseau Bonheur » ?
En 1986, j’ai assisté à la première conférence internationale d’éducation à la paix. Or, personne n’y a parlé de la bombe atomique. C’est ainsi que j’ai constaté qu’en France, il n’y avait aucun document audiovisuel traitant ce sujet pour les enfants. D’ailleurs, les professeurs français ne savaient pas comment en parler à leurs élèves.
Par conséquent, dans un premier temps, j’ai effectué des recherches de dessins animés au Japon, mais je n’ai rien trouvé qui corresponde à mes attentes. Je ne cherchais pas une œuvre qui se contente de parler de la tragédie de la bombe atomique : pour moi, il était important de donner de l’espoir aux enfants qui regarderaient ce dessin animé.
Par ailleurs, avant de commencer mes recherches, je menais une action, la « campagne des 1000 oiseaux pour la paix », visant à faire connaître l’histoire de Sadako Sasaki et à enseigner le pliage de la grue. J’ai été appelée à divers endroits, mais peu à peu, je me suis vue obligée de refuser certaines invitations, car il m’était impossible d’assurer toutes les interventions que l’on me demandait.
Mes recherches infructueuses et mon expérience auprès des enfants avec l’histoire de Sadako m’ont donné l’idée de produire un dessin animé.
Pourquoi un dessin animé ?
Dans les années 80, les dessins animés connaissaient un franc succès auprès des enfants, qui pouvait en regarder sur presque toutes les chaînes de télévision. Mais les adultes en avaient une mauvaise image, notamment à cause de la violence de certaines séries d’animation japonaise. De plus, à l’époque, les œuvres de Miyazaki et Takahata étaient quasiment inconnues en France. Ainsi, des œuvres de qualité ne venaient pas contrebalancer la médiocrité au regard des parents.
Je voulais créer un dessin animé qui soit bon pour les enfants, volontairement didactique. J’imaginais que le montrer aux enfants français permettrait aussi de prouver aux parents qu’il existe des dessins animés japonais non-violents et véhiculant des valeurs positives.
Quelles ont été les étapes de la concrétisation de ce projet ?
Il m’était impossible de produire un dessin animé seule. J’ai donc créé l’association « Peace Anime no Kai » au Japon, avec de nombreux amis.
A l’époque, réaliser une minute de dessin animé coûtait environ 50 000 francs. Pour obtenir l’argent nécessaire à mon projet, j’ai d’abord donné des conférences dans tout le Japon. A chaque conférence, j’ai collecté des dons et trouvé des gens pour m’apporter leur aide, en créant des comités de soutien.
Lorsque nous avons eu récolté un tiers du budget, le réalisateur, Seiji Arihara, nous a annoncé qu’il devait commencer à travailler à la réalisation du dessin animé, car ses occupations ne lui permettraient pas de le faire plus tard. Or, le travail ne pouvait réellement commencer qu’une fois que nous aurions obtenu la moitié du budget. Par conséquent, des amis proches et moi-même avons avancé des fonds pour atteindre la moitié nécessaire. La moitié restante a été avancée par ‘‘Mushi Production’’, le studio d’animation japonais employant M. Arihara, et qui a pris en charge la création de ‘‘L’Oiseau Bonheur’’ achevée en juin 1993.
Quand le dessin animé a été terminé, “Peace Anime no kaï” a fait fabriquer de nombreuses copies en format 16 mm, afin de les vendre à des associations et des écoles japonaises. L’argent de ces ventes a permis de rembourser tous ceux qui avaient avancé des fonds, mais aussi de fabriquer des cassettes vidéo. Puis avec l’argent gagné grâce aux ventes d’autres copies 16 mm ainsi que de casettes vidéo, nous avons créé une version française et une version anglaise, puis une version 16 mm sous-titrées en japonais pour les enfants sourds et muets.
Comment s’est faite votre rencontre avec le réalisateur M. Arihara ?
Pour choisir un réalisateur et un studio d’animation, tous les membres de l’association ont visionné de nombreux dessins animés réalisés au Japon sur le thème de la paix. De nombreuses personnes m’ont dit que Seiji Arihara était le réalisateur qui correspondait le mieux à ce que nous cherchions. A l’époque, il était en train de réaliser un long métrage intitulé « Hi no ame ga furu », racontant l’histoire d’une famille ayant vécu une attaque aérienne de B-29 américains sur la ville de Fukuoka. Dans ce dessin animé, les enfants sont très enjoués et dynamiques, et d’une manière générale, cette oeuvre fait ressentir au spectateur l’importance de la vie.
J’ai écrit à M. Arihara pour lui demander de réaliser notre dessin animé. Il a refusé à cause de son travail en court sur un nouveau long métrage : « Ushiro no shômen dare ». Toutefois, il m’a envoyé avec sa lettre, un article qu’il avait écrit pour un magazine et expliquant comment aborder la thématique de la guerre et de la paix avec les enfants. Cela m’ayant confortée dans mon souhait de travailler avec lui, j’ai insisté pour qu’il réalise « L’Oiseau Bonheur » après «Ushiro no shômen dare ». Sans être tout à fait sûr de le faire, M. Arihara a commencé à participer aux réunions de l’association et au bout de quelques temps, il a fini par accepter.
Etant président du syndicat de l’audiovisuel au Japon, il a fait lui aussi appel à ses connaissances pour nous aider à faire avancer le projet.
Comment le scénario de l’histoire a-t-il été écrit ?
Je me suis d’abord documentée sur l’histoire de Sadako et de ses amis. Puis j’ai composé un long poème sur cette histoire. Avec les membres de l’association, nous avons ensuite discuté des messages et autres éléments à ajouter à ce poème.
Mais quand M. Arihara a accepté de travailler à la réalisation du dessin animé, je lui ai demandé d’écrire un scénario. C’était en 1991, en pleine guerre du Golfe. Le scénario proposé par M. Arihara était trop éloigné de l’histoire de Sadako et de plus, mêlant trois sujets tragiques (accident de voiture du père de l’héroïne, guerre du Golfe, Hiroshima), il était beaucoup trop triste. J’ai alors écrit un nouveau texte, plus centré sur l’histoire de Sadako et de sa statue, et M. Arihara a rédigé un second scénario à partir de mon texte. C’est ainsi que nous avons obtenu une première mouture du scénario de « L’Oiseau Bonheur ».
Toutefois, avant de commencer le travail, M. Arihara et un caméraman sont allés à Hiroshima pour y effectuer un repérage. Ils ont constaté que certaines scènes devaient être modifiées. C’est ainsi qu’a été obtenu la version finale du scénario.
En ce qui concerne la séquence où Tomoko et Sadako survolent la planète sur le dos de la grue, au départ, je voulais que nous fassions apparaître plusieurs villes du monde entier. Mais en raison d’un manque de temps, nous avons choisi une seule ville, Paris, pour la simple raison que j’y vivais. Cela ne signifie par que ce dessin animé n’est destiné qu’aux Japonais et aux Français ! Nous souhaitons qu’il soit diffusé dans le monde entier. Ainsi, à l’heure actuelle, les versions française, anglaise et japonaise sont montrées dans soixante-douze pays différents, même s’il s’agit souvent d’une distribution non commerciale.
Et la diffusion?
Réaliser un film d’animation dans ces conditions n’est pas simple. Le diffuser ne l’est pas plus! De nombreux relais associatifs y contribuent. Nous avons également réussi à le monter dans plusieurs festivals et aussi aux Nations Unies (New York), en novembre 1994. En 2004, sa prise en charge par les films du paradoxe lui fait connaître un nouvel élan. Il n’est pas démodé!..l’actualité lui donne malheureusement trop raison!
Un jour d’été, une fillette de 12 ans, Tomoko, visite le musée de la paix d’Hiroshima. Son professeur lui a demandé de faire un exposé sur l’événement terrible qui s’est produit dans cette ville.
Munie d’un petit carnet dans lequel elle prend des notes, elle commence ses recherches au musée de la paix. Sur le conseil de ses parents elle découvre la statue dédiée aux enfants dans le parc de la paix. Cette statue représente une fillette qui porte un grand oiseau, une grue en pliage (origami). Autour de ce monument, il y a des milliers de grues en papier multicolores. Emerveillée par ces millions d’oiseaux de papier venus de tous les coins du monde, réalisés par des millions de mains… Soudain un oiseau scintille, s’illumine et, dans un éclat de lumière, la petite fille de la statue retrouve la vie sous les yeux ravis de Tomoko. C’est Sadako. Cette petite fille mystérieuse raconte son histoire, celle d’une enfant à Hroshima après la guerre….
Au Japon, cette grue appelée Tanchô , grand oiseau migrateur du nord, a conservé son auréole légendaire, magique dans l’imaginaire collectif. C’est un oiseau blanc avec une crête rouge, et une bande noire sur les ailes. Elle mesure environ 150 cm de haut, et quand elle ouvre les ailes, son envergeure atteint deux mètres. Comme on disait qu’elle vivait mille ans, elle est devenue le signe de longue vie, elle est réputée apporter le bonheur. Une autre légende raconte que si un malade confectionne mille grues en papier (pliage japonais: ORIGAMI), il se peut qu’il guérisse…
Ce pliage de la grue (ORIZURU) est devenu le symbole de la paix depuis la mort de Sadako.
© Masahiro WADA
© Takeo GOINO
On représente cette grue sous la forme d’un pliage réalisé avec un carré de papier… Apprenez donc le pliage de l’Oiseau Bonheur…
Pliage de l’Oiseau Bonheur
1945
6 août – Une bombe atomique nommée “little Boy” (petit garçon) est lancée sur Hiroshima par l’armée américaine.
Sadako avait deux ans. Elle a été sauvée par sa mère.
1954
Sadako est à l’école, en 6 ème. Elle est très bonne élève, également une athlète.
1955
9 janvier – Sadako est hospitalisée dans l’établissement de la Croix rouge à Hiroshima. Le médecin annonce à ses parents qu’elle souffre d’une leucémie.
1er avril – Sadako passe en 5 ème, mais elle ne peut quitter l’hôpital. Consciente de la gravité de sa maladie et de son issue fatale, elle fait face avec beaucoup de courage. Au mois de mai, avec l’aide de ses amis, elle commence à plier environ 1 000 grues, avec ses papiers de médicaments et des papiers d’emballage des cadeaux qui lui sont offerts, car elle a appris que, selon la légende, cela lui permettrait peut-être de réaliser son vœu le plus cher, qui est de guérir bien sûr.
Hélas ! le 25 octobre – Sadako meurt, à l’âge de 12 ans.
10 novembre – Les amis de Sadako distribuent des tracts aux directeurs de collèges rassemblés à Hiroshima. Ces tracts expliquent l’histoire de Sadako et le projet de ses amis qui souhaitent la construction d’un monument dédié aux enfants victimes de la bombe atomique en espérant une paix durable dans le monde.
1956
Janvier – Des écoles primaires, des collèges et des lycées d’Hiroshima se joignent aux amis de Sadako et créent un Comité des élèves d’Hiroshima, pour construire une statue de la paix dédiée aux enfants.
mars – Publication du premier journal de ce Comité: “Hêiwa” (la Paix).
juillet – Des lettres d’encouragement arrivent des pays étrangers, comme l’Angleterre, la Hongrie etc… et de France également.
6 août – Le Comité lance le mouvement pour l’amitié des enfants dans le monde, par la correspondance.
1957
mars – Présentation d’une maquette du moment.
octobre – Rencontre avec le Premier Ministre de l’Inde, Monsieur NEHRU
1958
5 mai – Inauguration du monument.
(Jour férié au Japon - fête des enfants)
1963
juillet – Des grues de papiers pliés, faites par Sadako, sont exposées dans le Musée Mémorial de la Paix d’Hiroshima (photo ci-dessous).
Depuis, des écoliers apportent des grues en papier, qu’ils déposent chaque année par centaines de milliers sur tous les monuments d’Hiroshima.
1978
une “marche des grues pliées” (ORIZURU) est organisée par des Association qui militent contre les armes nucléaires. Les marcheurs portent des guirlandes de grues en papier.
LES GRUES JAPONAISES SONT DEVENUES LE VERITABLE
SYMBOLE DE LA PAIX AU JAPON.
Grues en papier pliées par Sadako.
Monument pour la paix dédié aux enfants victimes des bombes atomiques
(Genbaku nokonozo –Parc du mémorial d’hiroshima)
Au sol, des milliers de guirlandes d’oiseaux en papier plié (origami)
Sadako portant ‘‘l’Oiseau Bonheur’’ (Orizuru)
Guirlandes d’oiseaux en papier
Le film d’animation ‘‘l’Oiseau Bonheur’’ est un conte contemporain
imaginé par Miho Cibot-Shimma à partir de cette histoire vraie.
Film 16 mm en couleur, durée 40 minutes.
Réalisé par Susumu Hani.
Conçu et présenté par le Comité de publication Hiroshima-Nagasaki, section Production cinématographique.
Ce film a pu être réalisé grâce au concours et aux dons de plus 100 000 personnes au Japon, qui participèrent à la « campagne des 3 mètres » qui permit de racheter auprès des Etats-Unis quelque trente kilomètres de pellicule – chaque donateur prenant trois mètres de celle-ci à son compte – conservée dans les archives secrètes de l’armée américaine pendant trente-cinq ans. Le film est en grande partie composé de ces documents authentiques.
Dans la salle d’attente de l’ « hôpital de la bombe atomique » d’Hiroshima, un poste de télévision diffuse d’interminables séquences sur la course aux armements. Parmi les patients qui regardent le petit écran se trouve Mr. Taniguchi, victime de la bombe d’Hiroshima lorsqu’il avait seize ans, qui attend l’heure de la visite médicale. Le film montre le lancement de « Little boy » (la bombe d’Hiroshima) et de « Fat Man » (la bombe de Nagasaki).
Huit ans plus tard, dans l’Etat du Nevada, aux Etats-Unis, des expériences étaient menées pour étudier les possibilités d’utilisation des armes nucléaires sur les champs de bataille futurs. Certains militaires, parmi ceux qui avaient participés aux expériences, souffrirent des séquelles des explosions nucléaires, et des retombées radioactives contaminèrent les régions avoisinantes. Deux ans après les essais du Nevada, Hiroshima accomplissait une remarquable résurrection et pourtant, à l’ « hôpital de la bombe atomique », un grand nombre de victimes continuait à souffrir des séquelles de l’arme nucléaire. Dans ce film, des séquences montrent les derniers moments d’une fillette, condamnée par le mal atomique ; la mort lente d’un homme qui, plusieurs jours après l’attaque, s’était rendu à Hiroshima pour acheter un cheval à l’armée. Certaines victimes de la bombe furent frappées doublement par les souffrances de leurs enfants irradiés dans le sein de leur mère le jour de l’explosion. Le reportage sur un sous-marin nucléaire d’un type nouveau et un autre, sur des manifestations antinucléaires en Europe.
Monsieur Takiguchi, après sa visite médicale, se souvient des jours où il fut forcé de soumettre son corps couvert de plaies à l’œil de la caméra de la commission d’enquête américaine, parmi des dizaines de victimes de tous âges.
Film 16 mm en couleurs, durée 16 minutes.
Réalisé par Tachibana Yûten.
Le film commence par une séquence très impressionnante montrant le dos profondément brûlé d’un jeune garçon, image qui lance un appel muet et désespéré au spectateur. « Regardez bien ce film jusqu’à la dernière image, sans détourner les yeux même si ce que vous allez voir est parfois atroce et presque insoutenable », demande la narratrice.
Le film décrit les conséquences des bombardements atomiques : les effets de la chaleur, du souffle et des radiations. Les images documentaires sont mises en parallèles avec les dessins réalisés par des victimes. Le film nous livre les témoignages des victimes et tente de faire comprendre au spectateur que le peuple japonais, le seul à avoir fait l’expérience d’un bombardement atomique, doit continuer à crier au monde son message en faveur de l’abolition totale des armes nucléaires.
Le film se termine sur des vues aériennes d’Hiroshima et Nagasaki, avec, en vois off, le poème de Sankichi Tohge, mort à Hiroshima : Rendez-nous la paix, l’indestructible paix !
Ce film a été réalisé dans les mêmes conditions que Prophétie.
Film 16 mm en couleur, durée 10 minutes.
Scénario et animation : Sayoko Konoshita
Réalisation : Kenzo Kinoshita.
Ce dessin animé a été réalisé à partir des récits des hibakusha. Le sujet, proprement infernal, excédait les moyens de la mise en scène traditionnelle. Seuls les dessins pouvaient donner un aperçu de l’horreur vécue. Après l’explosion, une pluie noire, radioactive, tombe sur les cadavres. A la fin, au-dessus d’Hiroshima reconstruite, un avion en papier noir se perd. C’est le petit avion avec lequel nous avons vu jouer un petit garçon au début de ce film. Cet avion symbolise la menace du million d’Hiroshima possibles aujourd’hui.
Pica (ou pika) signifie « lumière, éclair », don signifie « bruit d’explosion ».
Les japonais qui ne savaient pas de quoi il s’agissait le jour d’Hiroshima, appelèrent cela « pica-don ».
Ce dessin animé est souvent projeté dans les écoles primaires japonaises.
Nouveau film japonais, durée 2 heures.
Scénario et réalisation Susmu Hani
Production : Tsutomu Iwakura (Comité de publication Hiroshima-Nagasaki)
Réalisé grâce à la « campagne des 3 mètres ».
Chronique de la course aux armements nucléaires.
(Ce film n’est pas encore disponible en français. Nous attendons de trouver les moyens de le doubler).
Histoire commence à Pékin par une projection du film Prophétie.
Les yeux des Pékinois sont rivés à l’écran. Les images d’Hiroshima et de Nagasaki se succèdent. Un garçon irradié et blessé, le jeune Yamaguchi. La scène change soudain. Dans la foule actuelle de la gare de Tôkyô, un homme d’une cinquantaine d’années, un hibakusha, M. Yamaguchi…
Pour les gens d’Hiroshima et Nagasaki, pour tous les êtres humains, quelle a été l’histoire de ces trente-neuf ans après les bombardements atomiques ? Le film nous raconte cette Histoire, depuis la création des bombes atomiques. Il présente plusieurs documents historiques, scientifiques et d’actualités (Foire aux armes nucléaires aux U.S.A, installation de MX, des pershings II et des SS20, hommes irradiés au Japon, aux USA, dans le Pacifique Sud, projection du film Prophétie à Moscou, à New-York, interview de citoyens de ces pays et de bien d’autres).
Les scènes se succèdent : l’une des plus importantes nous fait découvrir des soldats irradiés, dont M. Smitherman, qui fut comme beaucoup de soldats américains, contaminé lors d’essais de bombes nucléaires aux USA et dans le Pacifique Sud. Celui-ci raconte : « C’était une île magnifique, couverte de palmiers. Tous les palmiers ont disparu après deux essais atomiques. »
« L’appareil photo que nous utilisions pour réaliser des documents était dans une boîte de plomb qui le protégeait des radiations, mais les soldats effectuaient leurs tâches torse nu. Des hommes habillés en blanc mesuraient le taux de radiations sur le bateau pendant que nous lavions le pont à l’eau de mer. Nous avons même nagé dans l’océan entre deux essais. »
« Personnes ne croyait au danger des radiations ! »
C’est à présent Madame Smitherman qui fait vivre le foyer en travaillent dans une distillerie de whisky. Quand M. Smitherman a demandé une indemnisation à l’Etat, la section du Bureau des affaires militaires chargée des dossiers des soldats américains « retraités » a nié sa participation à des essais atomiques. Par hasard, M. Smitherman avait conservé une photo souvenir de sa participation à ces essais. Il avait donc une preuve. Malgré cela, l’Etat ne lui donne toujours rien.
Film canadien en couleur, durée 55 minutes.
Réalisé par Martin Duckworth.
Office National du film canadien.
Disponible en cassette vidéo.
Hibakusha, en japonais, désigne les survivants atomisés, marqués par la déflagration, empoisonnés jusque dans leur gène par la radioactivité, livrés à toutes les maladies, rejetés par la société. Ce film nous mène à la rencontre de certains d’entre eux, sur les lieux du cataclysme et les suit jusqu’à la grande manifestation pour la paix, à l’occasion de la deuxième session de l’ONU pour le désarmement, à New-York. Malgré quelques faiblesses, le film a l’immense mérite de dire la vérité toute simple, sans spectacle, en particulier sur le grand problème rarement abordé des hibakusha de la deuxième génération. Une fiancée abandonnée n’étonne plus de nos jours, mais celle-ci est abandonnée parce que son futur mari apprend qu’elle est fille d’hibakusha, et elle tentera de se suicider. Ce film nous montre aussi des enfants américains qui n’ont jamais entendu parler d’Hiroshima.
Japon - 1994 - 28 mn - Couleur
Un film de Seiji Arihara sur une idée originale de Miho Cibot-Shimma
La symbolique de la grue : Au japon, la grue, bel oiseau migrateur du Nord, a conservé son auréole légendaire, magique dans l’imaginaire collectif. Signe de longue vie, elle apporte le bonheur et la paix. Les Japonais croient que les grues vivent des milliers d’années.
Par une belle journée d’été, Tomoko, une fillette de 12 ans, se rend dans la ville d’Hiroshima. Son professeur lui a en effet demandé de faire un exposé sur l’événement terrible qui s’est produit dans cette ville. Munie d’un petit carnet dans lequel elle prend des notes, elle commence ses recherches au musée de la paix. Elle y découvre alors la statue de bronze dédiée aux enfants.
Cette statue représente un oiseau, une grue, accompagnée d’une fillette. Tomoko est émerveillée par la multitude d’oiseaux multicolores réalisés en papier par des enfants du monde entier et déposés autour de la statue.
Soudain, un oiseau de papier scintille, s’illumine et dans un éclat de lumière, la petite fille de la statue retrouve la vie sous les yeux ravis de Tomoko.
Cette petite fille mystérieuse, Sadako, raconte alors à Tomoko son histoire, celle d’une enfant à Hiroshima après la guerre…
Associations Francaise Des Communes Départements et Régions pour la Paix.
Mayors For Peace
UNESCO
HIDANKYO Confédération national des survivants de bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki et des victimes des essais nucléaires.
Ville de Hiroshima
Ville de Nagasaki
Musée pour la paix crée par l’Université privée Ritsumeikan de Kyoto.
Mouvement japonais contre l’uranium appauvri
Mouvement de la paix francais
Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire.
AVIGOLFE : Association des victimes civiles et militaires français de la guerre du GOLFE et des opérations Balkans, Kosovo
AVEN : Association des Vétérans des Essais Nucléaire Français
ICBUW : International Coalition to Ban Uranium Weapons
9 Août 2006 - Déclaration de paix de Nagasaki
6 Août 2006 - Déclaration de paix d’Hiroshima
Témoignage de Madame Tomiko MATSUMOTO
Extrait de discours donnée par Mme Miho CIBOT-SHIMMA à l’inauguration de l’Exposition Hiroshima Nagasaki à Nantes. 11 janvier 2005
Février 2005 - Exposition “Sadako et les Grues en Papier”
11Janvier 2005 - Exposition sur Hiroshima-Nagasaki à Nantes
30 avril 2003 - Discours du Maire d’Hiroshima sur le TNP
Déclaration de paix de Nagasaki
9 août 2006
Que sommes nous en train de faire ?
En cette 61ème année après les bombardements atomiques, des voix de colère de frustration se font entendre à travers la ville de Nagasaki.
A 11h02 le 9 août 1945, une seule bombe atomique a détruit notre ville, ôtant instantanément la vie à 74 000 personnes et en blessant 75 000 autres. Des gens ont été brûlés par l’intense chaleur des rayons et projetés en l’air par les horribles explosions. Leurs corps baignaient dans des radiations mortelles, et de nombreux survivants continuent aujourd’hui encore de souffrir des effets à retardements. Comment pouvons nous oublier les cris angoissés de ceux qui perdirent leurs rêves et leurs vies de manière si cruelle?
Et pourtant, plus de 30 000 armes nucléaires se tiennent encore prêtes à détruire l’humanité.
Il y a 10 ans, la CIJ (Cour Internationale de Justice) déclarait que la menace ou l’utilisation d’armes nucléaires était généralement contraire aux règles de la loi internationale, encourageant fortement la communauté internationale à se diriger vers l’élimination des armes nucléaires. Il y a 6 ans, aux Nations Unies, les Etats disposant de l’armes nucléaire se sont engagés non seulement à empêcher la prolifération, mais également de manière équivoque à parvenir à une élimination totale de leurs arsenaux nucléaires.
Les armes nucléaires sont un instrument de génocide aveugle, et leur élimination est un devoir absolu pour l’humanité.
L’année dernière, la Conférence de révision du TNP (Traité de non-prolifération), dont 189 états sont signataires, se termina sans résultat, et aucune avancée n’a été observée depuis.
Les Etats disposant de l’arme nucléaire n’ont pas fait montre de sincérité dans leur effort de désarmement ; les USA ont particulier ont tacitement approuvé le développement d’armes nucléaires par l’Inde, et régresse même avec le développement d’accords de coopération sur la technologie nucléaire. Dans le même temps, la Corée du Nord, qui se déclare Etat nucléaire, menace la paix et la sécurité du Japon et du monde dans son ensemble. En réalité, le système même de la non-prolifération est remis en cause par plusieurs nations comme le Pakistan, qui a annoncé être en possession d’armes nucléaires, Israël, qui selon l’avis général en possède, et l’Iran où existe une forte présomption de développement des techniques nucléaires.
Le temps est venu pour ces nations qui se basent sur la force des armements nucléaires d’écouter avec respect les voix des apôtres de la paix, et pas seulement des survivants des bombardements atomiques, afin de faire des efforts en toute « bonne foi » pour le désarmement nucléaire et la non-prolifération, et de se diriger vers l’abolition totale de ce type d’armes.
Il convient également de remarquer que les armes nucléaires ne peuvent être développés sans la coopération de scientifiques. Nous demandons avec insistance à ces derniers d’assurer leur responsabilité face au destin de l’humanité toute entière, et pas seulement de leurs pays respectifs, et de refuser le développement d’armes nucléaires.
Encore une fois, nous demandons au gouvernement japonais qui représente une nation ayant vécu l’expérience d’une dévastation nucléaire, d’engager une réflexion sur son histoire, de maintenir les intentions pacifiques de la constitution, de faire des trois principes non nucléaires une loi, et de travailler pour l’établissement d’une Zone Non Nucléaire en Asie du Nord-est, pour que la tragédie que constitue la guerre ne réapparaisse pas. Nous demandons également avec empressement au gouvernement japonais d’aider plus activement les survivants de la bombe atomique vieillissants, tant au Japon qu’à l’étranger.
Depuis 61 ans, les Hibakusha ont fait part de leur expérience tragique aux générations successives. Beaucoup ont décidé de ne pas cacher les chéloïdes sur leur peau, continuant de raconter des choses qu’ils préféreraient oublier. Leurs efforts s’apparentent à un point de départ pour la paix. Leurs voix résonnent dans le monde, appelant à la plus profonde des compassions pour ceux qui travaillent à faire en sorte que Nagasaki soit le dernier endroit de ce monde à avoir subi un cataclysme nucléaire.
En octobre cette année se tiendra le troisième Assemblée des Citoyens Mondiaux pour l’Elimination des Armes Nucléaires de Nagasaki. Nous invitons les personnes travaillant pour la paix à éliminer les barrières de génération ou de frontières nationales et à se rassembler pour communiquer. Joignons nos mains et créons un réseau encore plus fort pour l’abolition nucléaire et la paix, s’étendant de Nagasaki au monde entier.
Nous croyons que la compassion et la solidarité de tous ceux qui ont reçu en héritage les espoirs des hibakusha deviendront une force encore plus palpable, capable de mettre en place un monde pacifique, libéré des armes nucléaires.
Pour conclure, nous prions pour le repos éternel des âmes de ceux qui ont perdu la vie de manière si tragique ; nous décidons que 2006 devrait être l’année d’un nouveau départ ; et nous proclamons notre à engagement à continuer à nous activer pour l’établissement d’une paix durable dans le monde.
Iccho Itoh
Maire de Nagasaki
9 août 2006.
Déclaration de Paix d’Hiroshima
6 août 2006
Les radiations, la chaleur, les explosions et leurs effets synergétiques ont créé un enfer sur Terre. Soixante et un ans plus tard, le nombre de nations tentées par le diable et l’esclavagisme des armes nucléaires augmente. La famille humaine est à un carrefour. Toutes les nations vont-elles devenir esclaves ? Ou vont-elles être libérées ? Ce choix pose une autre question. Est-il acceptable pour les villes, et en particulier pour les enfants qui y vivent, d’être les cibles d’armes nucléaires ?
La réponse est limpide, et les dernières soixante et une années nous ont montré le chemin de la libération.
Dans un enfer où personne n’aurait pu leur en vouloir de choisir la mort, les hibakusha se sont dirigés vers la vie et vers l’avenir. Vivant avec des blessures et des maladies consumant leurs esprits et leurs corps, ils n’ont eu de cesse de parler de leur expérience. Refusant de plier devant les discriminations, la calomnie et le mépris, ils ont constamment répété : « personne d’autre ne doit jamais souffrir comme nous avons souffert ». Leurs voix, relayées par des personnes de bon sens à travers le monde, deviennent un chœur puissant et massif.
L’essentiel de leur message : « La seule solution avec les armes nucléaires est de les abolir ». Et cependant, les leaders politiques de ce monde continuent d’ignorer ces voix. L’avis de la CIJ (Cour Internationale de Justice) rendu il y a 10 ans, porté par l’action créative de la société civile globale, aurait dû être un outil très efficace pour les guider vers la compréhension et la vérité.
La Cour déclare en effet que : « La menace ou l’utilisation d’armes nucléaires est généralement contraire aux règles de la loi internationale », et continua en affirmant que
« Il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace ».
Si les Etats disposant de l’arme nucléaire avaient pris les devants et cherché à remplir cette obligation « de bonne foi », les armes nucléaires auraient déjà été abolies. Malheureusement, depuis dix ans, la plupart des nations et des individus n’ont pas fait face à cette obligation. Constatant cela, la ville d’Hiroshima, avec Mayors for Peace, dont le nombre de collectivités membres atteint aujourd’hui 1403, lance la phase deux de la campagne Vision 2020. Cette phase comprend le « Challenge de la Bonne Foi », une campagne de promotion des négociations « de bonne foi » pour le désarmement nucléaire comme demandé par l’avis consultatif de la CIJ ; et un projet intitulé « Les villes ne sont pas des cibles » demandant que les Etats disposant de l’arme nucléaire cesse de viser des villes pour des attaques nucléaires.
Les armes nucléaires sont des armes illégales et immorales destinées à effacer des villes. Notre objectif est de dénoncer l’illusion que constituent les théories de la «dissuasion nucléaire» et du « parapluie nucléaire », qui prennent les villes en otage ; et de protéger le droit à la vie de nos citoyens d’un point de vue légal et moral.
La conférence américaine des maires (CAM/USCM), représentant 1139 villes américaines, a pris les devants dans cette situation. Lors de sa conférence nationale en juin dernier, la CAM a adopté une résolution demandant que tous les Etats disposant de l’arme nucléaire, y compris les Etats-Unis, cessent immédiatement de viser des villes avec des armes nucléaires.
Les villes et les citoyens du monde ont le devoir de mettre fin à cette malédiction et de libérer le monde des armes nucléaires. Il est temps pour nous tous de nous réveiller et de nous dresser avec une volonté plus forte que la pierre et une passion brûlante comme le feu.
J’appelle le gouvernement japonais à se faire le porte-parole des hibakusha et de tous les citoyens en lançant une campagne mondiale qui insistera fortement sur la nécessité pour les Etats disposant de l’arme nucléaire de « négocier de bonne foi pour le désarmement nucléaire ». A ces fins, je demande à ce que le gouvernement respecte la Constitution de la Paix dont nous devons être fiers. Je demande de plus une assistance plus généreuse et plus tournée vers les gens appropriée à la situation actuelle des hibakusha vieillissants, y compris ceux de l’étranger et ceux exposés aux « pluie noires ».
Pour apaiser les nombreuses victimes dont les noms demeurent inconnus, nous avons ajouté cette année et pour la première fois les mots « nombreux inconnus » au grand livre des victimes placé dans le cénotaphe. Nous prions humblement pour que reposent en paix les âmes de toutes les victimes des bombes atomiques, et pour un futur de paix et d’harmonie pour la famille humaine.
Tadatoshi Akiba
Maire
La Ville d’ Hiroshima
Exposition
“Sadako et les Grues en Papier”
Exposition du 15/02 au 13/03
Vernissage
le 15/02/2005
à 18h30
Bibliothèque Pablo Neruda
24, rue Béranger
92 240 Malakoff
Métro : Malakoff - Plateau de Vanves (Ligne 13)
Ouverture de la Bibliothèque :
Mardi de 12h à 18h
Mercredi de 10h /12h et 13h30 /19h
Vendredi de 10h à 12h et 16h à 19h
Samedi de 10h à 12h et 13h30 à 17h
Dimanche de 10h à 12h
Exposition sur Hiroshima-Nagasaki
à Nantes
COSMOPOLIS - Passage Graslin-18, rue Scribe 44000 Nantes tel 02 51 84 36 70
cosmopolis-nantes@mairie-nantes.fr
HIROSHIMA , 8h15
NAGASAKI , 11h02
Cosmopolis
Du 11 janvier au 27 février
Édito
Les 6 et 9 août 1945, les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki étaient totalement anéanties par l’explosion des premières – et seules – bombes atomiques jamais utilisées dans un conflit armé.
Les débats et controverses historiques sur la décision prise par le Président américain Harry Truman et les raisons qui ont pu l’y conduire sont évidemment nécessaires et ne seront probablement jamais complètement clos.
Reste le devoir de mémoire qui s’impose à tous, par respect pour les centaines de milliers de victimes d’abord, pour conjurer un risque qui n’a pas disparu avec la fin de la guerre froide ensuite.
À l’occasion du 60ème anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’espace international Cosmopolis accueille, du 11 janvier au 27 février 2005, une exposition réalisée par le musée de la paix d’Hiroshima.
Cette exposition témoigne du traumatisme subi par les populations des deux villes japonaises. Elle a pour objectif majeur de nous alerter à nouveau sur les dangers sans équivalent de l’arme nucléaire, et, plus largement, de promouvoir une culture de la Paix, qui passe par la poursuite de la lutte contre la prolifération nucléaire partout dans le monde.
Comment ne pas y souscrire ?
« Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal , mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire . » disait Einstein, l’un des pères de l’atome.
Puisse cette exposition contribuer à nous en convaincre.
Jean-Marc Ayrault
Député-maire de Nantes
EXPOSITIONS
Hiroshima, Nagasaki : la bombe A
Le 6 août 1945 à 8h15 la première bombe atomique est lancée sur Hiroshima, la température au sol, s’élève à près de 4000 degrés, 80 000 personnes meurent immédiatement, soit le quart de la population, plus de 90% des immeubles sont détruits. Trois jours plus tard, le 9 août à 11h02, une deuxième bombe est larguée sur Nagasaki…
L’exposition réalisée par les musées de la paix d’Hiroshima et de Nagasaki présente de façon très précise, détaillée et dans toute sa cruelle réalité, la tragédie vécue par les deux villes martyres.
A l’aide de schémas, explications scientifiques, photographies, dessins, objets, elle raconte les explosions, décrit les dommages causés aux humains, à l’environnement, aux bâtiments, les effets consécutifs. Elle parle aussi d’espoir, de renaissance, de reconstruction. Elle invite, surtout, à la vigilance : l’armement nucléaire reste un risque majeur pour l’humanité.
Cette exposition, qui circule depuis quelques années dans le monde entier, participe à la campagne internationale menée par les deux villes japonaises en faveur de la paix et de l’abolition du nucléaire militaire.
Avertissement : certaines photos peuvent heurter la sensibilité des enfants.
Kids Guernica – Enfants de Guernica
Kids’ Guernica est un projet artistique international lancé en 1995 par Tom Anderson, maître de conférences en histoire de l’art à l’université de Floride puis poursuivi au Japon par Tadashi YASUDA président de l’association Art’Japan de Kyoto.
Il s’agit de confier à des enfants (kids) du monde entier, guidés par une direction artistique et pédagogique, le soin de réaliser collectivement une fresque sur le thème de la paix, dans les dimensions du tableau de Picasso « Guernica », soit une toile de 7,8 m sur 3,5m.
Cinquante œuvres ont déjà été créées par des enfants du monde entier. Trois des toiles conçues en France seront présentées à Cosmopolis. Une quatrième sera réalisée en janvier par des élèves de CM1-CM2 de l’école nantaise Chézine 1, encadrés par deux plasticiennes de l’association LA LUNA. Elle sera dévoilée au public le vendredi 28 janvier à 17h30 en présence des élèves.
Photographies de Hiromi Tsuchida
« Hiroshima, 1945-1979 »
Vingt portraits réalisés en 1979 en noir et blanc d’hommes et de femmes, âgés de 5 à 10 ans en août 1945. Chacun d’eux est saisi dans son cadre familier, son activité professionnelle, sa vie familiale.
Des légendes accompagnent les photos : quelques mots pour rappeler le drame, quelques mots pour dire la situation actuelle, deux ou trois phrases, comme tirées d’un journal écrit 6 ou 7 ans après la tragédie.
« Hiroshima, monuments » : Des arbres, des ponts, des bâtiments qui ont survécu, comme autant de cicatrices d’une ville martyrisée. Certains d’entre eux n’existent plus aujourd’hui.
Hiroshima aujourd’hui
Diaporama présentant la ville moderne.
CONFERENCES - TEMOIGNAGES
« Hiroshima, Nagasaki, 60 ans après, quelles leçons ? »
Témoignages de Mme Tomiko MATSUMOTO, survivant du bombardement d’Hiroshima et de Mme Miho Cibot-Shimma, de l’Institut Hiroshima-Nagasaki.
M. Komatsu et Mme Cibot-Shimma interviendront auprès des scolaires, sur inscription, les 11, 12 et 13 janvier.
Hiroshima – Nagasaki : les raisons, les conséquences
par Alain Croix, historien, université de Rennes, Nantes-Histoire
Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques tuent en quelques secondes 150 000 Japonais. L’historien mais aussi le citoyen soucieux de comprendre les raisons de cette horreur brute doivent s’interroger : pourquoi cet acte, et à ce moment-là ? et, si grossière que soit la question en regard des victimes, quelles en sont les conséquences géopolitiques ?
Jeudi 13 janvier à 19h00
L’armement nucléaire aujourd’hui, et la non prolifération nucléaire
Par Bruno Barillot du Centre de Documentation et Recherches sur la Paix et les Conflits (CDRPC) de Lyon et Dominique Lal anne , physicien nucléaire du CNRS, co-président de Stop Essais/Abolition des Armes nucléaires.
En 2005, les arsenaux nucléaires n’ont pas disparu. Loin de là ! Les grandes puissances nucléaires se sont débarrassées de leurs armes désuètes, mais toutes sont engagées dans des programmes de modernisation et de recherche pour des armes nucléaires plus “performantes”, éventuellement utilisables sur les champs de bataille. Il subsiste encore de quoi pulvériser la planète.
Vendredi 21 janvier à 19h00
Les effets du nucléaire sur la santé
Les centaines de milliers de morts d’Hiroshima et de Nagasaki sont une réalité historique, mais le danger des armes nucléaires actuelles et futures est toujours présent. Deux médecins témoigneront de l’actualité du sujet en abordant les questions suivantes :
la destruction nucléaire d’Hiroshima et le drame des survivants, par le Dr Alain Béhar, del’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire (AMFPGN)
conséquences médicales des essais nucléaires français. Leur reconnaissance : projet de loi pour l’indemnisation des victimes, par le Dr Valatz, de l’Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN)
Jeudi 27 janvier à 19h00
Le même jour, à 16h00, les deux conférenciers interviendront devant un public de médecins et de professionnels de la santé sur le thème « Le modèle d’Hiroshima appliqué aux effets des radiations nucléaires « faibles doses ». Faculté de médecine, amphi 3
Points de vue philosophique et juridique
A l’intérieur d’une nation, la violence privée ne peut être jugulée que par une violence d’Etat légitimée démocratiquement. Comment faire régner la paix à l’échelle des rapports entre Etats alors que ceux-ci sont armés et libres de leur décision ?
Telle est la réflexion proposée par Jacques Ricot, agrégé de philosophie.
Hicham Ouedrhiri titulaire d’un DESS en Maîtrise des armements et désarmements parlera quant à lui des traités juridiques qui constituent les jalons du désarmement nucléaire progressif, du rôle de la Cour Internationale de Justice et posera la question de la place du citoyen dans la mise en oeuvre d’une politique de sécurité responsable.
Vendredi 4 février à 19h00
Alternatives à la culture de guerre
Par Bernard Ravenel, historien et Michel Cibot, délégué général de l’association des communes, départements et régions pour la Paix.
Existe-t-il face à la logique de guerre une réponse non violente ? Les enjeux nous laissent-ils le choix de construire ou non une culture de la paix? L’ONU et l’UNESCO nous proposent-ils des pistes de travail. Les citoyens ont un rôle à jouer. Les collectivités locales peuvent contribuer à cette mobilisation nécessaire. L’exemple du projet du réseau “AFCDRP/Mayors for Peace” illustre bien ce signe d’espoir.
Mardi 8 février à 19h00
Ce cycle de conférence a été élaboré en collaboration avec le Mouvement pour une alternative non violente 44 (MAN 44), l’Association des vétérans des essais nucléaires, groupe local (AVEN), le Mouvement de la paix, l’Association française des communes, départements, régions pour la paix (AFCDRP), l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire (AMFPGN).
ANIMATIONS
Origami, cérémonie du thé, ikebana
Sadako avait deux ans au moment du bombardement d’Hiroshima. Irradiée, elle eut une leucémie à 10 ans. Comme le veut la légende japonaise donnant le pouvoir au malade de guérir s’il confectionne mille grues en papier (modèle traditionnel le plus connu de l’art du pliage, origami), Sadako se mit à plier des grues dès qu’elle le pouvait. Malheureusement, elle mourut 8 mois après…En hommage à Sadako et à tous les enfants tués par la bombe A, les élèves de sa classe collectèrent de l’argent pour construire un monument. En 1958, le Monument de la paix des enfants fut érigé dans le Parc de la paix à Hiroshima représentant une fillette tenant une grue très haut au-dessus de sa tête. Depuis, des milliers de grues en papier sont déposées tous les ans au pied du monument par des enfants du monde entier.
80 guirlandes de 1000 grues seront accrochées à Cosmopolis.
Des centaines d’autres pourront s’y ajouter grâce à l’association Atlantique-Japon qui animera des ateliers d’origami et présentera deux autres aspects de la culture traditionnelle japonaise : la cérémonie du thé et l’ikebana (art floral).
Dimanches 6 et 13 février de 14h30 à 19h00
Tanka et Haïku
Les Tanka et les Haïku sont des poèmes japonais traditionnels. A travers l’histoire de ces poèmes et la présentation d’exemples traduits en français, nous pourrons percevoir la force des mots et la qualité comme moyen de transmettre la mémoire. La question de la traduction reste dans ce domaine particulier, un exercice complexe.
Conférence de Miho Cibot-Shimma, de l’Institut Hiroshima-Nagasaki, Prix du Journal Asahi pour Tanka en 2000. Mercredi 2 février à 20h30
CONTES
Dimanche 30 janvier à 16h00 – Nadine Benizet établit des passerelles entre les contes traditionnels japonais et certains mythes celtiques ; ainsi se côtoient cygnes, loups, serpents, renardes et dames blanches. Bernard Grassi conte les choses de la vie…à la manière japonaise
Dimanche 20 février à 16h00 – Françoise Caput présente des histoire de rêve, de vêtement dérobé, d’amitié et autres merveilles avec dragon, fantômes et créatures plus terrestres au pays du soleil levant.
Faut-il épouser le roi des serpents ou le prince des grenouilles, s’interroge la fille du paysan ?
Une jeune fille a trouvé refuge chez un vieil homme et sa femme, « je vais travailler derrière ce rideau, ne cherchez pas à me voir, sinon malheur à vous » .
Deux contes japonais par Michel Lefèvre.
Tous les conteurs sont membres de l’association Paroles de marmite.
Des documentaires, dessins animés, bandes dessinées, livres, complèteront ce programme qui a bénéficié de la collaboration de nombreuses associations :
• Association française des communes, départements, régions pour la paix (AFCDRP)
• Institut Hiroshima Nagasaki
• Mouvement pour une alternative non violente 44 (MAN 44)
• Association des vétérans des essais nucléaires, groupe local (AVEN)
• Mouvement de la paix
• l’Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire (AMFPGN)
• La Luna
• Atlantique-Japon
Remerciements au Musée de la paix d’Hiroshima, aux villes d’Hiroshima et de Nagasaki
Révision du TNP
(Traité de Non Prolifération des armes nucléaires)
Genève, le 30 avril 2003
Intervention de M.Tadatoshi Akiba, Maire d’Hiroshima, devant les ambassadeurs représentant les Etats participant à la Conférence du Comité préparatoire (prepcom), fin avril-début mai 2003.
L’Humanité entre à présent dans l’étape finale d’une décision cruciale. Pendant 50 ans et spécialement depuis 1989, la question suivante a été posée : les armes nucléaires vont-elles être éliminées, ou chaque Etat ayant les capacités suffisantes cherchera-t-il à posséder la sienne ? En 1998, l’Inde et le Pakistan ont décidé qu’il leur était nécessaire de se doter d’armes nucléaires afin de garantir leur indépendance. Il existe 35 pays dans le monde avec des programmes nucléaires d’envergure mais sans arme nucléaire. Si certains, même une part infime, de ces Etats devenaient des puissances nucléaires, l’option d’un désarmement nucléaire disparaîtrait virtuellement, et les risques d’utilisation des armes nucléaires augmenteraient. Le gouvernement des Etats-Unis poursuit actuellement le développement de « mini » armes nucléaires, dites « utilisables », et s’est publiquement réservé le droit d’y avoir recours dans des situations spécifiques telles qu’en « cas de développements militaires surprenants ». La différence dans l’approche américaine de l’Irak et de la Corée du Nord ne fait que confirmer la conviction de certains Etats qui croient que leur seul espoir pour l’indépendance réside dans la possession d’armes nucléaires.
Nous sommes aujourd’hui très proches d’une hyper prolifération, et peut-être sur le point de connaître un troisième usage de l’arme nucléaire. En tant que maire d’Hiroshima, je peux vous assurer que le chemin que nous prenons ne conduit qu’à une violence indescriptible et à la misère pour nous tous. Et en tant que maire d’Hiroshima, je suis très conscient que nous devons faire plus que parler de ce danger. Depuis plus de 50 ans, les maires d’Hiroshima ont sonné l’alarme quant aux armes nucléaires. Depuis 30 ans, votre illustre corps a parfaitement formulé et débattu les implications du TNP. La ville d’Hiroshima a d’ailleurs célébré en 2000, le document final qui est ressorti de la conférence de révision et qui incluait un « engagement non équivoque » de la part des Etats dotés de l’arme nucléaire d’éliminer leurs arsenaux. Et pourtant, nous sommes forcés de conclure que les Etats Unis, le premier Etat actif dans le domaine nucléaire, entend de manière flagrante et acharnée, maintenir, développer, et même utiliser ces armes abominables et illégales.
Du fait de l’intransigeance américaine, d’autres états dotés maintiennent leurs stocks d’armes, et de nombreux Etats non dotés semblent réévaluer leurs besoins.
C’est pour cela qu’il incombe au reste du monde, à la grande majorité de la communauté internationale, de se dresser maintenant pour dire à nos chefs militaires que nous refusons d’être menacés ou protégés par les armes nucléaires. Nous refusons de vivre dans un monde de peur et de haine continuellement recyclées. Nous refusons de nous voir les uns les autres comme des ennemis. Nous refusons de coopérer à notre propre éradication.
Presque immédiatement après les bombardements nucléaires, la plupart des survivants ont opéré une incroyable transformation psychologique. Ils ont canalisé leur peine, leur colère, et se sont écartés de toute idée de vengeance dans l’espoir de créer un monde dans lequel aucun être humain où qu’il soit, n’aurait à souffrir le même destin qu’eux !
Ayant vécu la conséquence ultime de l’animosité, ils ont délibérément projeté leur vision d’un monde au delà de la guerre, dans lequel l’humanité apprendrait à coopérer pour garantir le bien être de tous. Ils ont d’ailleurs cru pendant des décennies que l’humanité évoluait lentement mais sûrement dans cette direction.
Aujourd’hui, cependant, ils observent que ceux qui risqueraient de perdre richesse, prestige et contrôle dans un monde pacifié, sont déterminés à maintenir un haut niveau de haine et de terreur. Ils voient des publics crédules se laisser persuader que seul une puissante armée secondée par des armes nucléaires, peut les protéger de leurs ennemis.
Ils voient aussi le monde plonger la tête la première vers un militarisme qui rappelle beaucoup trop le militarisme fasciste qui a précipité leurs pays dans la 2nde guerre mondiale.
Nous ne pouvons nous asseoir en silence et regarder arriver cela. Nous devons faire savoir à nos représentants, en premier lieu et avant tout, que nous exigeons d’être libérés sur le champ, de cette menace nucléaire. Les armes nucléaires sont abominables, cruelles et inhumaines et mettent en danger notre espèce. Rien ne peut être plus évident que l’illégalité de telles armes, et elles doivent être absolument bannies.
Pour cette raison et au nom de l’Humanité, nous demandons l’abolition totale de toutes les armes nucléaires partout dans le monde. Nous demandons qu’elles soient retirées de l’état d’alerte, de même que nous demandons le retrait de toutes les armes nucléaires déployées sur les territoires étrangers. Nous demandons qu’il ne soit plus perdu de temps dans des reports ou des extensions du calendrier du désarmement nucléaire. Il est grand temps pour tous les Etats reconnus comme dotés de l’arme nucléaire de coopérer dans une structure multilatérale.
Nous poursuivons en demandant que les Etats nucléaires de facto mettent fin à leurs programmes et rejoignent le TNP en tant qu’Etats non dotés d’armes nucléaires.
Nous demandons le démantèlement et la destruction de toutes les armes nucléaires et que le matériel radioactif soit entreposé le plus rapidement de la manière la plus sûre possible, simultanément nous demandons le démantèlement de tous les vecteurs, des installations de production, des sites de tests et des laboratoires. Nous demandons que toutes les nations laissent leur porte ouverte sans condition aux inspecteurs de l’ONU mandatés pour garantir que toutes les armes et tous les programmes d’assemblage de ces armes ont été pris en compte et démantelés. Tous les Etats devront déclarer tout ce qui se rapporte à ces activités et mettre leurs satellites et leurs autres moyens techniques à disposition des inspecteurs.
La vérification par les citoyens doit être appuyée par la législation nationale qui nécessite la publication des informations pertinentes et l’assurance d’une protection juridique complète pour ceux qui dénoncent.
En résumé, ce que nous demandons ici et maintenant, c’est qu’à l’occasion de la révision du TNP en 2005, vous saisissiez cette opportunité de passer par un vote majoritaire, sans tenir compte des Etats qui s’y opposeraient, un appel pour cesser l’état d’alerte de toutes les armes nucléaires, pour une action sans équivoque vers le démantèlement et la destruction de toutes les armes nucléaires conformément à un calendrier clairement libellé, de même qu’un appel à des négociations sur une Convention des armes nucléaires qui établirait un programme irréversible et vérifiable pour la complète élimination de ces armes.
« Impossible », diront certains. « Les puissances nucléaires n’accepteront jamais ». Mais si les usines peuvent très bien se passer d’êtres humains, les individus restent encore le pouvoir ultime derrière leurs dirigeants. Le temps est venu pour les populations d’émerger et de faire comprendre à leurs dirigeants militaristes et compétiteurs où se trouve le vrai pouvoir. Le temps est venu d’aller au-delà des mots, de la raison d’Etat et des traités non contraignants. Le temps est venu d’imposer des sanctions économiques aux pays qui insistent pour maintenir des armes nucléaires. Le temps est venu d’utiliser les manifestations, les marches, les grèves, les boycotts et tous les moyens non-violents à notre disposition pour s’opposer à la destruction de nos frères et sœurs, de notre habitat, et à l’extermination de notre espèce.
Le temps est venu de se battre, pacifiquement, pour nos vies.
Chacun de nous dans cette pièce aujourd’hui, béni d’avoir reçu une éducation de haut niveau dans la prospérité, a l’obligation d’éduquer le reste des populations de son pays sur le danger nucléaire. Nous devons les informer et les mobiliser pour leur propre protection. Il est de notre responsabilité de lancer une campagne massive et bien enracinée qui posera clairement que les populations de tous les pays n’accepteront que des représentants politiques qui auront pris l’engagement d’éliminer les armes nucléaires. Notre responsabilité d’élus locaux est particulièrement engagée.
« Le complexe militaro-industriel est trop puissant », diront certains. Je n’ai aucune illusion sur ce qui arrive aux individus qui cherchent à corriger leurs dirigeants. Il a fallu 100 ans et une guerre sanguinaire pour libérer les esclaves aux Etats Unis, il a ensuite fallu un autre siècle pour les libérer de la terreur du lynchage et de l’humiliation de la ségrégation. Il a fallu 30 ans à Gandhi pour libérer l’Inde de la colonisation britannique. Il a fallu 15 ans pour arrêter la guerre du Vietnam. Les changements radicaux prennent du temps et imposent des sacrifices, mais malheureusement, les individus porteurs d’une vision morale et spirituelle doivent à nouveau entreprendre une bataille.
L’abolition des armes nucléaires n’est en aucun cas moins importante que l’abolition de l’esclavage. Nous ne nous battons pas juste contre une technologie ou une arme. Comme l’a dit Martin Luther King Junior, nous combattons les armes nucléaires dans nos esprits. Nous combattons l’idée que n’importe qui pourrait, pour une raison qu’il estime légitime, provoquer un holocauste nucléaire. Nous combattons l’idée même qu’un petit groupe d’hommes puissants se donne la capacité de lancer Armaggedon. Nous combattons l’idée de devoir dépenser des milliards de dollars en surarmement alors que des milliards d’entre nous vivent dans des conditions d’extrême pauvreté.
Notre cible immédiate est l’arme nucléaire, mais notre objectif à long terme est l’émergence d’une civilisation nouvelle ; dans ce nouveau monde, aucun homme ne sera assez stupide pour tuer où sacrifier sa vie pour défendre l’ego ou la richesse d’un maître. Nous recherchons un monde où aucun homme, aucune femme, aucun enfant n’ira se coucher en se demandant s’il survivra ou non à la faim, à la peste ou à la violence du jour suivant; Un monde dans lequel nous pourrons regarder autour de nous dans cette pièce en y voyant ni meurtres, ni ennemis voleurs contre lesquels nous devrions nous défendre, mais où nous verrons des frères et des sœurs desquels dépendent notre propre sécurité, notre survie et notre bonheur.
Vous entendrez bientôt parler d’une nouvelle campagne pour l’abolition des armes nucléaires. Les villes d’Hiroshima et Nagasaki, soutenues par la Conférence mondiale des maires pour la paix , qui représente 539 villes et une population de plus de 250 millions d’individus à travers le monde, travaillent avec chaque personne désireuse d’aider à dessiner, développer et implanter cette campagne.
Nous vous prions de nous rejoindre pour nous aider. Nous vous prions de soutenir cette campagne de quelque façon que ce soit. Permettez-nous de travailler ensemble pour le bien de nos enfants et de nos petits enfants. Permettez-nous de bannir l’arme nucléaire en 2005.
Texte principal - Traduction AFCDRP
(Les questions des ambassadeurs et les réponses de M.Akiba ne sont pas traduites)